Les frais de scolarité des étudiants anglophones venant d’autres provinces canadiennes pour fréquenter une université anglophone québécoise vont pratiquement doubler, a confirmé Québec vendredi.

« Nous sommes les premiers à avoir le courage de donner ce grand coup », a déclaré la ministre de l’Enseignement supérieur, Pascale Déry, vendredi matin à Montréal.

Les droits de scolarité des étudiants universitaires du premier cycle et du deuxième cycle professionnel seront soumis à un tarif plancher.

Les droits des étudiants anglophones des autres provinces canadiennes, qui sont d’un peu moins de 9000 $ actuellement, passeront à environ 17 000 $, alors que ceux facturés aux étudiants étrangers atteindront environ 20 000 $. Ces nouveaux tarifs plancher sont encore approximatifs et correspondent à des estimations préliminaires, a précisé la ministre.

Québec veut appliquer ces nouveaux tarifs plancher dès la rentrée de septembre 2024.

Les étudiants en provenance de la France et de la Belgique, ainsi que ceux du troisième cycle universitaire et du deuxième cycle universitaire en recherche, ne seront pas visés. Ceux qui étudient déjà au Québec non plus, a précisé la ministre de l’Enseignement supérieur.

Québec veut ainsi « se donner les moyens » de financer des mesures dans les universités francophones du réseau et « freiner le déclin du français à Montréal », a justifié la ministre Déry.

Québec a décidé de doubler les droits de scolarité imposés aux étudiants venant d’autres provinces canadiennes qui fréquentent une université anglophone, avait révélé La Presse jeudi.

Cette mesure risque d’entraîner des pertes d’étudiants et de revenus significatives pour les trois universités anglophones de la province, McGill, Concordia et Bishop’s.

La décision gouvernementale a déjà entraîné le report d’un plan sur la promotion du français de 50 millions en cinq ans que l’Université McGill voulait présenter cette semaine.

« Ça va avoir potentiellement un impact budgétaire catastrophique pour notre université », a indiqué le principal et vice-chancelier de l’Université Bishop’s, Sébastien Lebel-Grenier, à La Presse.

Ces changements pourraient « avoir un impact sur [la] santé financière » de l’Université McGill, a indiqué l’institution dans un courriel à La Presse.

Avec Tommy Chouinard