(Montréal) Ce sont maintenant tous les syndicats de la Fédération autonome de l’enseignement (FAE), un regroupement indépendant de syndicats d’enseignants, qui ont voté en faveur d’un mandat de grève générale illimitée.

La FAE regroupe neuf syndicats qui représentent 65 500 enseignants des niveaux primaire et secondaire, notamment de gros syndicats comme l’Alliance des professeurs de Montréal et le Syndicat de l’enseignement de la région de Québec.

Les votes en faveur de la grève illimitée sont « au-dessus de 90 % dans la grande majorité » des neuf syndicats, a précisé en entrevue Mélanie Hubert, présidente de la fédération syndicale. La dernière assemblée s’est tenue mardi soir.

Différent du front commun

La FAE ne fait pas partie du front commun ; elle fait bande à part pour la présente négociation des conventions collectives face au gouvernement du Québec.

Aussi, le mandat de grève générale illimitée qui était sollicité de la part des membres de la FAE ne prévoit pas de première étape, comme des journées de grève ou des blocs de journées de grève, contrairement au mandat sollicité par les quatre organisations syndicales qui forment le front commun.

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE

Mélanie Hubert

« Il n’y aura pas de grève à la pièce, à la journée ou dans un bloc quelconque là. Le moment de déclenchement sera une grève générale illimitée directement. Pour les membres, c’était une logique de dire : c’est le moyen ultime et si on se rend là, ce sera du sérieux. Les membres sont déterminés à améliorer leurs conditions de travail. Il n’y avait pas d’intention, cette fois-ci, d’y aller par des mesures mitigées. Ils nous disaient : on va sortir pour de bon si on sort », a relaté Mme Hubert.

La FAE n’a pas encore décidé à quel moment elle exercerait son mandat de grève. La question sera discutée en instance prochainement.

Interrogée à savoir si la FAE pourrait coordonner sa grève avec un éventuel débrayage du front commun — celui-ci consulte en ce moment ses membres jusqu’à la mi-octobre — Mme Hubert a répondu qu’il n’y avait « pas en ce moment d’idée de se concerter, mais il n’y a pas non plus d’idée de se distinguer à tout prix » du front commun. Tant le front commun que la FAE décident de leur propre stratégie, selon l’intérêt de leurs membres, a-t-elle expliqué.

Boycottage déjà commencé

La FAE a déjà commencé certains moyens de pression comme le boycottage de rencontres avec la direction, le boycottage de certaines formations. Ses moyens de pression touchent également des activités parascolaires.

« En ce moment, l’organisation des activités étudiantes, si elle n’est pas déjà prévue dans notre tâche, les profs ont fait le choix de ne pas s’en rajouter en organisant en plus des activités étudiantes sur le bras, si je peux dire », rapporte Mme Hubert.

« Dans plusieurs milieux, depuis la rentrée, il y a des sorties dans des milieux culturels ou des tournois sportifs ou des voyages… c’est un peu le genre d’activités que les enseignantes et enseignants ont décidé de ne pas organiser », a-t-elle ajouté.

En plus de ceux de Montréal et de Québec, les sept autres syndicats de la FAE sont le Syndicat de l’enseignement de l’Ouest de Montréal, le Syndicat de l’enseignement de la Pointe-de-l’île, ceux de la région de Laval, des Basses-Laurentides, des Seigneuries, de l’Outaouais, puis de la Haute-Yamaska.