(Québec) Alors que la pénurie d’enseignants qualifiés frappe de plein fouet le réseau scolaire, la porte-parole de Québec solidaire (QS) en éducation, Ruba Ghazal, présente un plan en trois étapes pour « régler » le problème. Sa première cible : le financement des écoles privées subventionnées.

Selon Mme Ghazal, le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, va « à l’encontre de ce que la science dit » lorsqu’il nie que le réseau scolaire québécois a trois vitesses, soit l’école publique, l’école publique avec des projets pédagogiques particuliers et l’école privée subventionnée.

Pour la députée solidaire, accepter que le réseau reste ainsi condamne les classes ordinaires à avoir une concentration trop élevée d’élèves présentant des troubles d’apprentissages, ce qui nuit à la fois à leur réussite scolaire et à la qualité de travail des enseignants, qui peinent à répondre à leurs besoins.

« Ne pas reconnaître l’école à trois vitesses, c’est comme ne pas reconnaître les changements climatiques. Ça n’a aucun sens [et] c’est absurde », a dit Mme Ghazal, lundi, lors d’un point de presse à Québec.

Dans son plan, la députée de la circonscription de Mercier propose d’assurer la gratuité des projets pédagogiques particuliers dans toutes les écoles, comme les programmes d’arts, de science ou de sports, et de mettre fin aux processus de sélection pour que tous les élèves puissent s’inscrire, sans égard à leurs résultats scolaires.

Québec solidaire propose également de mettre fin au financement accordé aux écoles privées et de rapatrier les élèves qui le souhaitent au sein du réseau public. Selon Mme Ghazal, près de 50 % des parents accepteraient cette transition, alors que l’autre moitié enverrait leurs enfants dans des écoles entièrement privées. Cette mesure, estime-t-elle, se ferait à coût nul pour le gouvernement.

Alors que Québec négocie en ce moment le renouvellement des conventions collectives des employés de l’État, incluant les enseignants, Ruba Ghazal propose d’effectuer un « grand rattrapage salarial » pour que les profs du Québec atteignent la rémunération moyenne de leurs homologues canadiens. Elle demande aussi de meilleurs salaires pour le personnel de soutien.

Selon elle, « la [Coalition avenir Québec] n’a rien fait depuis cinq ans pour s’attaquer sérieusement au problème » de la pénurie d’enseignants, qui est devenu aujourd’hui un « drame national ». Pour rendre le métier plus attirant, Mme Ghazal propose de rémunérer les stages en éducation et de planifier les effectifs dans les classes sur plusieurs années.