Le centre de services scolaire de Montréal (CSSDM) ne pourra garantir cette année que tous les élèves auront accès à un service de garde pour la semaine de relâche, contrairement à ce qui était le cas les années précédentes. Ailleurs au Québec, des parents devront se tourner vers d’autres ressources que l’école s’ils cherchent un service de garde.

Au cours des dernières années, le CSSDM regroupait les enfants dans une école d’un quartier pour assurer un service de garde à la semaine de relâche du mois de mars.

Or, « il s’agissait d’un service utilisé par peu de parents », écrit Alain Perron, porte-parole du CSSDM. « La fréquentation était d’environ 2 % avant la pandémie et celle-ci a baissé davantage l’an dernier en raison du télétravail », poursuit-il.

En conséquence, chaque école primaire demande actuellement aux parents de manifester leur intérêt à envoyer leur enfant au service de garde à la relâche. Seules les écoles qui auront un minimum de 42 enfants inscrits offriront le service. Il s’agit du seuil fixé pour permettre « l’autofinancement ».

Il s’agit de la même façon de faire que les autres centres de services scolaires des environs.

Alain Perron, porte-parole du CSSDM

Au centre de services scolaire de la Pointe-de-l’Île, pourtant, on nous dit qu’on fixe le seuil à 30 élèves pour ouvrir le service de garde dans une école primaire. Or, s’il n’est pas atteint, « les écoles se regroupent afin d’ouvrir un service de garde qui accueille les élèves de plusieurs écoles », écrit sa porte-parole Valérie Biron.

Dans sa décision de ne pas regrouper les enfants dans une école d’un quartier, le centre de services scolaire de Montréal explique qu’il y avait « plusieurs enjeux associés à cette façon de faire ». On cite notamment « l’adaptation pour les élèves à un nouveau milieu » et « la méconnaissance des enfants pour les éducateurs-trices qui accueillent ces derniers en provenance des écoles voisines ».

Le CSSDM dit aussi que la pénurie de personnel n’est pas étrangère à cette décision.

Des tarifs plafonnés dans les écoles

Les tarifs des services de garde scolaire sont plafonnés dans la province. Pour la relâche, il est prévu par Québec que « la tarification exigée ne peut excéder le coût réel ».

En plafonnant ces tarifs en février 2022, le ministère de l’Éducation estimait que « des modèles souples assortis de tarifs accessibles pour les services de garde scolaire favoriseraient la conciliation travail-famille ».

Hors des écoles, ces tarifs ne sont pas plafonnés. La Ville de Montréal, par exemple, offre un service de garde moyennant des frais de 150 $ pour la semaine de relâche, tandis que d’autres organismes exigent jusqu’à 270 $ pour un camp de cuisine. Plusieurs affichent déjà presque complet pour la semaine de mars.

Père cherche « âme charitable » pour la relâche

Il n’y a pas qu’au centre de services scolaire de Montréal qu’on exige un minimum d’inscriptions pour offrir le service de garde pendant la relâche. Des écoles un peu partout au Québec ont déjà annoncé une telle décision, soulevant l’ire de certains parents.

« Les parents doivent encore s’organiser », écrit une mère au sujet de la décision d’une école primaire de Saint-Raymond-de-Portneuf de ne pas ouvrir le service de garde cette année.

À Longueuil, un père a lancé un appel sur Facebook pour tenter de trouver « une âme charitable » pour garder son enfant pendant cette semaine.

À Montréal, la semaine de relâche se déroulera du 27 février au 3 mars. Si le service de garde n’est pas offert à l’école, on invite les parents à se tourner vers « les partenaires communautaires et les services de loisirs ».

Certains centres de services scolaires ont plutôt choisi de tenir leur semaine de relâche à compter du 6 mars.