La pénurie de personnel dans les écoles forcera un centre de services scolaire du Lac-Saint-Jean à supprimer des classes de maternelle 4 ans, à réduire les services en orthopédagogie et à changer des élèves d’école. Une diminution des services qui risque de frapper ailleurs au Québec dans les prochaines années.

Le centre de services scolaire du Pays-des-Bleuets a avisé les parents d’élèves mardi qu’en raison de la pénurie de personnel qui touche la région « plus rapidement » qu’anticipé, les services devront être réduits dès la prochaine rentrée scolaire.

« Le département des miracles, trouver des gens au quotidien, ça a des limites », laisse tomber Patrice Boivin, directeur général du centre de services scolaire, en entrevue téléphonique.

En raison de la pénurie d’enseignants, de techniciens en éducation spécialisée et de personnel en service de garde, le centre de services doit « prendre un pas de recul » afin de trouver des solutions pour les écoles de son territoire, qui va de Roberval à Dolbeau-Mistassini.

De 19 groupes de maternelle 4 ans, on passera à environ 8. « On les garde dans les milieux défavorisés », explique M. Boivin. Les services en orthopédagogie, qui avaient été bonifiés pendant la pandémie, seront aussi réduits au minimum.

« Il y a une diminution des services, ça, c’est clair. Pour l’instant, on offre encore un bon niveau de service, mais on ne va pas aussi loin que nos moyens nous le permettraient », explique le directeur général.

Une situation, dit-il, uniquement liée à la pénurie de personnel. En somme, l’argent ne manque pas.

Des centaines de postes vacants

Le centre de services emploie 1500 personnes, dont la moitié sont des enseignants. Il manque actuellement 200 personnes et il est attendu que 150 personnes partent d’ici 2025.

Déjà, dit-il, des enseignants acceptent de prendre des groupes supplémentaires, de faire de la suppléance. « On sait qu’on va se débrouiller jusqu’en 2025, mais les autres années vont être inquiétantes, et pas juste pour nous », illustre M. Boivin.

Patrice Boivin croit que si son centre de services est « l’un des premiers à faire un portrait aussi clair de la situation », il ne sera pas le dernier à devoir faire des réductions de services.

Le ministère de l’Éducation est bien au fait de la situation, assure-t-il. C’est une question qui est à l’ordre du jour à chaque rencontre avec Québec.

Au début de l’année scolaire, il manquait plus d’un millier d’enseignants dans les écoles de la province. Difficile de savoir combien manquent aujourd’hui à l’appel, Québec ayant cessé il y a quelques mois de diffuser son bilan hebdomadaire sur la pénurie d’enseignants.