Au moins un millier de personnes ont visité le salon funéraire appartenant au clan Rizzuto, cet après-midi, pour témoigner de leur respect à la famille du parrain de la mafia montréalaise.

C'est sous une immense gerbe de fleurs blanches formant le mot « Nonno » (signifiant grand-père en italien) que la dépouille de Vito Rizzuto était exposée à cercueil ouvert. Les membres de la famille immédiate de l'homme de 67 ans étaient tous prostrés en avant du mort pour embrasser les invités qui défilaient un à un.

Avant de pouvoir offrir leurs condoléances à la famille, les visiteurs devaient défiler à travers un long couloir formé de couronnes mortuaires affichant le nom de commerces ou de familles d'origine italienne.

La file menant au cercueil était formée de plusieurs centaines de personnes et s'étirait jusque vers l'extérieur où régnait un froid sibérien. À l'intérieur, il était difficile de circuler aisément, tellement l'endroit était bondé.

L'événement s'est déroulé sous l'oeil discret des forces policières. Des enquêteurs se sont installés de part et d'autre du salon funéraire Loreto, à Saint-Léonard, afin photographier les participants. Les enquêteurs du crime organisé profitent souvent des baptêmes, des mariages et des funérailles des membres de la mafia et de leurs proches pour accumuler du renseignement et rafraîchir leurs albums photo.

Les obsèques du caïd auront lieu demain midi à l'église Notre-Dame-de-la-Défense dans la Petite-Italie, à Montréal.

C'est là que les funérailles du père et du fils de Vito Rizzuto, tous deux abattus par balle en 2009 et en 2010, ont été célébrées. Emprisonné aux États-Unis jusqu'en 2012, Vito Rizzuto n'avait pu assister à aucune des deux cérémonies.

Vito Rizzuto est revenu à Montréal en 2012 après avoir purgé six ans dans une prison du Colorado pour avoir été impliqué dans le meurtre de trois leaders mafieux en 1981 à New York. Il s'est réinstallé dans sa maison du quartier Sainte-Dorothée à Laval. Dès son retour, il aurait repris le contrôle de la mafia.

Il est décédé le 23 décembre à l'hôpital du Sacré-Coeur de complications liées à une pneumonie. Selon le quotidien The Gazette, Vito Rizzuto souffrait d'un cancer du poumon et aurait été affaibli par des traitements de chimiothérapie.