La dépouille du patriarche de la mafia montréalaise, Nicolo Rizzuto, a été exposée à cercueil ouvert ce week-end, son inséparable chapeau mou déposé près de lui.

Plusieurs centaines de personnes ont défilé, samedi et dimanche, au salon funéraire Loreto, à Saint-Léonard, pour rendre un dernier hommage au parrain, assassiné mercredi soir d'une balle à la tête. Ses funérailles seront célébrées lundi dans la Petite-Italie.

Lors des deux passages de La Presse, samedi et dimanche après-midi, une file d'environ 100 personnes s'étirait dans trois pièces du somptueux salon, qui appartient à la famille Rizzuto. Dans le hall, des proches discutaient à voix basse, sous l'oeil attentif d'une poignée de gardes du corps munis d'oreillettes.

Dans la salle principale, la veuve du défunt, Libertina Manno, 83 ans, était debout à côté du cercueil pour recevoir les condoléances des visiteurs. À ses côtés, la fille du parrain, Maria Renda Rizzuto, embrassait toutes les personnes venues offrir leurs condoléances. Les petits-enfants de la victime, Leonardo et Libertina Rizzuto, étaient également présents.

Avant de pouvoir offrir leurs condoléances à la famille, les visiteurs devaient défiler à travers de véritables couloirs de couronnes mortuaires. Au moins 200 couronnes tapissaient les murs de deux pièces du plancher jusqu'au plafond. Sur chacune d'elles, on pouvait lire le nom d'une personne ou d'une famille. Plusieurs portaient le nom des familles Arcadi, Renda et Camallari. D'autres, ceux de Giordano, Morello, Caruana et Vanelli.

L'exposition du corps de Nicolo Rizzuto s'est faite sous haute surveillance policière. Comme c'est souvent le cas à l'occasion de mariages ou de funérailles de mafieux, des policiers du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) et de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) ont pris des images des personnes présentes et noté les numéros de plaque d'immatriculation des véhicules qui entraient dans le stationnement.

Une quinzaine de journalistes, photographes et caméramans faisaient également le pied de grue sur le trottoir devant l'entrée. La grande majorité des personnes qui entraient et sortaient du salon ont toutefois refusé de répondre aux questions des médias.

Funérailles lundi

Nicolo Rizzuto, 86 ans, a été abattu mercredi soir dans sa résidence de Cartierville. M. Rizzuto était dans sa cuisine quand une balle, vraisemblablement tirée d'un petit bois derrière chez lui, l'a atteint mortellement. Un enquêteur a déclaré à La Presse sous le sceau de la confidentialité qu'il s'agissait d'une balle de fort calibre qui peut être utilisée pour la chasse au gros gibier.

Les funérailles du chef mafieux auront lieu lundi à l'église Notre-Dame-de-la-Défense, dans la Petite-Italie.

C'est dans cette église chère à la communauté italienne qu'ont eu lieu l'hiver dernier les funérailles de Nicolo Rizzuto Jr. Le petit-fils du patriarche s'était fait abattre en pleine rue en décembre dernier dans le quartier Notre-Dame-de-Grâce. Son meurtrier n'a jamais été arrêté.