De passage à L'Isle-Verte pour présenter ses condoléances à la localité endeuillée, dimanche, la première ministre Pauline Marois s'est montrée prudente quant aux répercussions que pourrait avoir le tragique incendie survenu dans la nuit de mercredi à jeudi.

Les mesures de sécurité seront examinées, dit Pauline Marois >>

Interrogée au sujet des mesures pour améliorer la sécurité dans les résidences pour personnes âgées que compte prendre le gouvernement québécois, Mme Marois a fait preuve de retenue, déclarant «qu'il faut être très prudent à ce moment-ci ... pour ne pas tirer de conclusions hâtives». Elle a ajouté qu'elle voulait attendre la fin de l'enquête des autorités avant de se prononcer à ce sujet.

Malgré cela, Mme Marois a reconnu qu'il était «inacceptable que de telles choses se produisent».

La première ministre, qui est rentrée prématurément d'une mission économique en Europe, a tenu à présenter ses condoléances, «son amitié et sa solidarité» aux familles touchées par cette tragédie.

Par ailleurs, les recherches ont été momentanément interrompues dans les décombres de la Résidence du Havre, en matinée, en raison des conditions climatiques pitoyables. Elles ont pu reprendre progressivement aux alentours de 11h30 dimanche.

En entrevue à La Presse Canadienne, une porte-parole de la Sûreté du Québec, Ann Mathieu, a indiqué que les autorités souhaitaient que les travaux puissent se poursuivre jusqu'à 19 h.

Elle a précisé que divers facteurs devront être évalués, tout au long de la journée, pour déterminer si les fouilles peuvent se poursuivre ou non.

La sergente Mathieu a expliqué qu'«il faut penser à la sécurité des gens qui sont sur les lieux et qu' il faut préserver la scène ... que ce soit pour l'intégrité des victimes potentielles, que ce soit pour les éléments de preuve».

Un autre porte-parole de la SQ, le lieutenant Guy Lapointe, a indiqué qu'une centaine de témoins avaient été rencontrés par les enquêteurs. D'autres rencontres auront bientôt lieu.

Le Bureau du coroner a donné, dimanche, l'identité d'une troisième victime. Il s'agit de Louis-Philippe Roy, un homme de 89 ans.

La Sûreté du Québec a formulé une mise en garde, samedi, concernant les rumeurs qui circulent sur les causes de la tragédie. Un porte-parole, Guy Lapointe, a déclaré que l'hypothèse que la négligence d'un fumeur soit à l'origine du drame n'est qu'une des nombreuses pistes examinées par les enquêteurs. D'ailleurs, les enquêteurs ont rencontré environ 100 témoins jusqu'à maintenant.

Samedi, deux autres corps ont été découverts, portant le bilan à 10 morts et 22 disparus. Les autorités n'ont établi aucun nouveau bilan, dimanche.

Par ailleurs, des neuf bâtiments évacués avoisinant la résidence détruite, seul l'un d'entre eux demeure encore inhabitable, a indiqué le directeur régional de la sécurité civile et de la sécurité incendie pour la Mauricie/Centre-du-Québec, Sébastien Doire.

Des évaluations devaient toujours y être menées par le service des incendies. Le moment de la réintégration de ce domicile n'avait pas encore été fixé.

Une cérémonie de recueillement s'est déroulée à l'église de L'Isle-Verte, à la mémoire des victimes de l'incendie. Le curé de la paroisse Gilles Frigon a indiqué que l'événement devait regrouper dans l'intimité les résidants de la petite communauté, notamment les proches des victimes. Il a précisé qu'il s'agissait d'une première étape vers la guérison.

Le propriétaire de la résidence pour personnes âgées, Roch Bernier, a dit être solidaire avec les familles endeuillées à la sortie de la messe commémorative. «Je suis en pensée avec les disparus et les membres de la communauté», a-t-il déclaré, en refusant de commenté le drame puisqu'il a jugé le moment inopportun. La mairesse de l'Isle-Verte, Ursule Thériault, a ensuite salué l'aplomb de l'homme.

Des séances d'informations psychosociales auront lieu dès demain dans une école de la région.