Revenu Québec a saisi 26 boîtes de documents appartenant à Construction Frank Catania dans les locaux de la firme de déchiquetage Shred-It International, a appris La Presse.

Ces boîtes ont été saisies le 26 avril dans le cadre d'une enquête de l'Agence du revenu du Québec et de l'Unité permanente anticorruption (UPAC). Le fisc soupçonne l'entreprise de construction et son PDG, Paolo Catania, d'avoir utilisé de fausses factures pour perpétrer une fraude fiscale entre 2005 et 2009. Aucune accusation n'a encore été portée.

Les documents saisis chez Shred-It, dans l'arrondissement de Saint-Laurent, visent les années 2005 et 2006, de même qu'un contrat de service de 2009, selon le dossier de la cour. Il n'a pas été possible de savoir si les documents étaient entreposés ou s'ils devaient être passés à la déchiqueteuse. Ni Paolo Catania, ni son avocat, ni la direction de Shred-It n'ont rappelé La Presse.

Revenu Québec a des motifs de croire que l'entreprise Catania a indûment réclamé des remboursements de TVQ totalisant 574 861$ grâce à des «factures de complaisance». Pour obtenir de tels remboursements, il faut pour quelques millions de dollars de fausses factures. Shred-It fait partie des trois entreprises externes à Catania où ont eu lieu des perquisitions dans cette affaire, à la fin d'avril. Des documents ont aussi été saisis dans les bureaux de Raymond Chabot Grant Thornton, vérificateur comptable externe de l'entreprise. La saisie visait tous les documents électroniques de vérification des années 2007, 2008 et 2009.

La firme Hébert Turgeon CGA, de Longueuil, a également été l'objet d'une perquisition.

Le fisc cherchait des documents de la société 9202-1559 Québec. Cette firme aurait produit de fausses factures entre novembre 2008 et juin 2009 pour permettre à Catania de demander un remboursement de TVQ de 21 442$.

Secret professionnel?

Chez Catania, à Brossard, le fisc avait saisi 269 boîtes de documents et de fichiers informatiques, le 25 avril.

L'entreprise demande aujourd'hui une injonction en Cour supérieure pour que plusieurs des documents saisis chez elle et chez ses fournisseurs demeurent confidentiels et soient protégés par le secret professionnel.

L'entreprise de Paolo Catania porte le nom de son père, Frank Catania. Ce dernier est maintenant à la retraite depuis qu'il a passé les rênes de l'entreprise à son fils.

La direction de Raymond Chabot n'a pas voulu commenter le dossier et celle d'Hébert Turgeon n'a pas rappelé.

-Avec André Noël et Vincent Larouche