Une quarantaine de travailleurs de la construction ont bloqué pacifiquement l'accès aux bureaux de la Commission de la construction du Québec, mardi matin, forçant les policiers à intervenir.

Les travailleurs, membres de la FTQ-Construction et du Conseil provincial international de la construction, voulaient ainsi dénoncer le dépôt, jeudi dernier, du projet de loi 33 qui vise à mettre fin au placement syndical sur les grands chantiers.

Les travailleurs ont bloqué l'accès au stationnement des bureaux de la Commission avec deux camionnettes pendant une bonne partie de la matinée. Dès que les policiers leur ont demandé de les enlever, ils ont obtempéré. Quelques instants plus tard, les 40 hommes bloquaient physiquement l'entrée des bureaux de la Commission de la construction, situés boulevard Crémazie, à Montréal.

Encore une fois, les policiers leur ont demandé de ne pas empêcher les employés de la Commission d'entrer. Ils ont collaboré, mais les agents ont dû créer un cordon de sécurité pour laisser les employés entrer au bureau. Ceux-ci ont pu entrer au travail peu avant 10h.

La FTQ-Construction et le Conseil provincial international de la construction représentent à eux deux 110 000 travailleurs de la construction. La semaine dernière, lors du dépôt du projet de loi 33, les deux centrales ont laissé entendre qu'il y aurait des perturbations sur les chantiers.

Selon la FTQ-Construction, l'abolition de ce système de placement par le projet de loi 33 n'est qu'une «façon de détourner l'attention de la population des scandales de collusion et de corruption», affirme son directeur général, Yves Ouellet.

La Commission de la construction du Québec, dont le mandat est d'appliquer la Loi sur les relations de travail dans le domaine de la construction, s'est dite satisfaite du déroulement de la manifestation. La ministre du Travail, Lise Thériault, a souligné que les travailleurs peuvent manifester pourvu qu'«ils ne fassent pas de grabuge» et qu'ils n'empêchent personne d'entrer au travail.