La FTQ-Construction et Ken Pereira, l'homme dont les révélations ont fait éclater le scandale dans l'industrie de la construction, viendraient de conclure une entente à l'amiable. Selon un reportage diffusé hier sur les ondes de Radio-Canada, la FTQ-Construction versera une somme d'environ 500 000$ à M.Pereira et son syndicat, l'Association nationale des mécaniciens industriels. Les détails de cet accord font toutefois l'objet d'une entente de confidentialité.

En octobre 2010, on a appris dans les pages du Devoir que M.Pereira avait déposé une mise en demeure contre la centrale syndicale à qui il réclamait le versement de 600 000$ à titre d'indemnité de fin d'emploi, de dommages moraux et exemplaires.

M.Pereira est surtout connu du grand public pour avoir rendu publiques les notes de frais exorbitantes de l'ancien directeur général de la FTQ-Construction Jocelyn Dupuis. Ce dernier a plaidé non coupable à des accusations de fraude et de fabrication de faux documents. On lui reproche d'avoir soumis à son ancien employeur 208 faux rapports de dépenses hebdomadaires en 2007 et 2008. Il est également accusé d'avoir conseillé à un ancien secrétaire-trésorier de la FTQ-Construction de fabriquer une fausse facture de 11 300$ pour payer des rénovations au domicile d'Yves Mercure, président sortant du syndicat.

Suspension

À la même époque, M.Pereira s'était plaint auprès des dirigeants de la FTQ-Construction qu'il ne recevait pas le soutien nécessaire pour contrer la pratique d'embauche discriminatoire qui favorise les membres d'un autre syndicat, plus puissant dans le milieu. Il se serait alors fait congédier de son poste de dirigeant de l'Association nationale des mécaniciens industriels en raison de son acharnement. Son renvoi s'est ensuite transformé en suspension.

Dans sa mise en demeure, M.Pereira se disait victime d'une «trahison» de la part de la FTQ-Construction. Selon ce qu'a appris Radio-Canada, Ken Pereira s'engage «à ne plus travailler contre les intérêts de la centrale syndicale et de ses représentants et de ne plus les dénigrer». Il ne pourra par ailleurs plus travailler au sein de la FTQ durant cinq ans.