Ils étaient quelques centaines réunis au parc Émilie-Gamelin, ce soir, pour manifester contre l'indexation des droits de scolarité et souligner le premier anniversaire de la plus grande manifestation du printemps érable, qui avait eu lieu un an jour pour jour, le 22 mars 2012.

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Quelques minutes après le début de la marche, le groupe d'intervention du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a encerclé deux groupes et a mis un terme à une manifestation, qui n'a finalement jamais commencé.

«On n'a rien fait de mal. On marchait pacifiquement, sur la rue, comme ça s'est produit à de nombreuses reprises au cours du printemps érable. Ce que voit ce soir, c'est une nouvelle tactique du SPVM. On ne pourra plus en faire, de manifestations», a dit à La Presse un manifestant en état d'arrestation.

«C'est ça, la démocratie? C'est ça, la paix sociale du gouvernement Marois?», a décrié une autre manifestante.

Tout a commencé vers 18 h 15. Le SPVM a déclaré la manifestation illégale, en vertu du règlement municipal P-6, qui rend obligatoire la divulgation d'un itinéraire. Alain Simoneau, chef du Poste de quartier 21, a demandé à trois reprises aux gens de se disperser, soulignant que les personnes qui ne partaient pas seraient arrêtées.

Lorsque le groupe a ignoré la consigne et s'est décidé à emprunter le boulevard de Maisonneuve, l'escouade antiémeute les a encerclés. Près de 200 manifestants ont été interpellés et ont reçu une contravention de 634 dollars.

«Depuis les trois dernières manifestations, nous intervenons plus rapidement, a confirmé le sergent Jean-Bruno Latour, porte-parole du SPVM. Il ne faut pas prendre en otage les citoyens qui veulent venir au centre-ville de Montréal. Le Charte [des droits et libertés] protège le droit d'expression, mais il n'y pas de droit de manifestation», dit-il.

«Nous sommes choqués, nous sonnons l'alarme, a déclaré le coordonnateur général de l'Association facultaire étudiante de science politique et droit de l'Université du Québec à Montréal (AFESPED-UQAM), Daniel Crespo. Maintenant, les gens ont carrément peur d'aller manifester. Ce qu'on a vécu ce soir, c'est de l'intimidation policière. Il n'y avait eu aucun incident lorsqu'ils ont procédé aux arrestations», dit-il.

«Le changement social prôné par les péquistes aux dernières élections n'a pas eu lieu. Ils n'ont pas aboli la taxe santé, et ils coupent dans les programmes d'aide sociale ou dans les centres de la petite enfance», a expliqué à La Presse M. Cossette, qui travaille aussi pour l'association.

L'Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ) a appelé tous ses membres à participer à la manifestation de ce soir. Les porte-parole n'ont pas rappelé La Presse pour commenter le dénouement de la soirée.

Pour leur part, la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) et la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) n'ont pas appelé leurs étudiants membres à participer à la manifestation de ce soir.