Pour la première fois aujourd'hui, le ministre Pierre Duchesne a opposé une fin de non-recevoir aux partisans de la gratuité scolaire, dans le cadre des discussions qui précèdent son grand Sommet sur l'éducation.

«Les décisions que nous prendrons [au sommet] devront évidemment l'être en fonction du monde tel qu'il existe et non d'un monde théorique», a-t-il souligné cet après-midi. «La gratuité scolaire, par exemple, nous apparaît plus comme un idéal à long terme plutôt que comme une mesure concrète dans le contexte actuel.»

Le ministre Duchesne s'exprimait devant les jeunes participants d'un événement de l'Institut du nouveau monde. Pendant toute la fin de semaine, ils ont discuté et réfléchi au financement du réseau universitaire québécois.

Dans son discours, le ministre de l'Enseignement supérieur a estimé que la gratuité scolaire serait extrêmement coûteuse pour le trésor public et en a appelé au «sens des responsabilités» des étudiants.

«Le coût de la gratuité dépasse vraisemblablement le milliard de dollars annuellement, a-t-il affirmé. On voit déjà, en tout respect, ce que signifie cette option pour notre système d'enseignement.»

L'ASSÉ fâchée

En fin de soirée, l'association étudiante l'Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ) a déploré les propos du ministre Duchesne. L'objectif central de cette association est l'atteinte de la gratuité scolaire.

«Le ministre vient d'exclure les Québécois et Québécoises qui ont courageusement défendu ce projet de société lors et depuis le printemps érable, a critiqué le porte-parole Jérémie Bédard-Wien par le biais d'un communiqué. Il ferme définitivement la porte à la confrontation d'idées, préférant une course au consensus sur des enjeux économiques.»

Le conseil exécutif de l'Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ) a déjà indiqué officiellement qu'il voulait claquer la porte du sommet sur l'éducation.

Le groupe en fera la proposition à ses membres au moment de leur prochaine rencontre, au début du mois de février.