Les représentants de la FEUQ, de la FECQ et de la CLASSE prévoient se rencontrer bientôt pour préparer une position commune en prévision d'une possible reprise des discussions ou négociations avec la ministre de l'Éducation, Michelle Courchesne.

«Si les négociations reprennent, on veut présenter une position commune», a confirmé Martine Desjardins, présidente de la FEUQ.

Mercredi en soirée, la CLASSE n'était pas en mesure de confirmer qu'une telle rencontre aurait lieu. Une chose est claire, toutefois: les trois associations demandent la reprise des négociations.

À la sortie de la réunion du Conseil des ministres, mercredi, Mme Courchesne a indiqué que la balle était dans le camp des leaders étudiants. «Comme ministre, je suis toujours ouverte à leur parler, je veux leur parler. Alors c'est à eux de faire leur bout de chemin nécessaire.»

«On ne comprend pas pourquoi la ministre met sur nos épaules la reprise des négociations, a indiqué Mme Desjardins. C'est le gouvernement qui convoque les parties.»

La ministre se justifie en disant que les leaders étudiants ont «ajouté» des conditions préalables impossibles à respecter. «Ils veulent négocier, mais à des conditions: un moratoire et qu'on retire la loi [spéciale]», a-t-elle souligné.

La FECQ et la FEUQ assurent le contraire. «Bien sûr, ce sont nos positions, dit M. Bureau-Blouin. Mais on veut en discuter à la table. Nous, on est en mode ouverture. Notre souhait, c'est que la ministre puisse aussi faire des pas pour nous rejoindre. Depuis le début du conflit, le gouvernement dit que sa hausse [de 1625$ sur cinq ans puis de 1778$ sur sept ans], c'est intouchable. C'est difficile de négocier dans ce cadre.»

La CLASSE a quant à elle un mandat pour négocier, et un mandat pour contester la loi spéciale. Le retrait de la loi d'exception n'est donc pas pour elle une condition pour négocier. C'est une position qu'elle présenterait à la table.

M. Bureau-Blouin affirme que la ministre «fait parfois du théâtre». «On espère qu'on ne jouera pas dans la même pièce.»

Il a ajouté: «Ce n'est pas un gel qu'on va trouver pour les étudiants, on le conçoit. Ce qu'on veut, c'est trouver quelque chose qui va faire l'affaire de tout le monde.»

Reprise des communications

Pour la première fois depuis l'adoption de la loi spéciale, le cabinet de Mme Courchesne a pris contact avec la FECQ, mardi soir. La FEUQ a reçu un appel mercredi matin. La CLASSE, quant à elle, attendait toujours.

La FEUQ et la FECQ n'imposent qu'une condition à la reprise des négociations: que la CLASSE, qui représente environ la moitié des étudiants et collégiens en grève, soit invitée. Cela ne semble pas être un obstacle. Mardi, Mme Courchesne a assuré être ouverte à inviter la CLASSE.

Mme Desjardins et M. Bureau-Blouin croient que les négociations et discussions pourraient reprendre d'ici quelques jours. Le cabinet de Mme Courchesne leur a d'ailleurs demandé de choisir une date. Ils pourraient rester longtemps à table. «La dernière fois [la nuit du 4 au 5 mai], on a vu que le blitz ne nous a pas bien servis. On a l'intention de prendre notre temps», dit Mme Desjardins. D'autant plus qu'avec la loi d'exception, les trimestres sont suspendus jusqu'en août.