Le Conseil du patronat du Québec appuie la loi spéciale présentée hier soir par le gouvernement Charest pour encadrer les manifestations étudiantes et empêcher les grévistes de bloquer l'accès aux établissements d'enseignement.

«Il est certain que, avec le non-respect des injonctions des dernières semaines, le projet de loi doit comporter des mesures suffisamment fortes pour engendrer des effets de dissuasion. D'autant plus que, au-delà des bonnes intentions potentielles des parties prenantes, il restera des groupuscules dont la stratégie consiste à créer et à entretenir le chaos et l'intimidation», observe le CPQ. Il refuse toutefois de se prononcer sur «l'adéquation des moyens législatifs proposés» aux débordements que la loi veut régler.

Yves Thomas Dorval, président du CPQ, observe que le projet de loi veut régler quatre problèmes lancinants : 1) Mettre fin à «la situation invivable» qui fait que l'on bloque l'accès aux établissements aux étudiants qui veulent assister aux cours; 2) «Instaurer un temps d'arrêt pour rétablir le calme» avec la suspension du trimestre jusqu'en août; 3) Rassurer tous les étudiants qui veulent poursuivre leurs études en prévoyant des parcours scolaires particuliers; et 4) «Ramener la paix sociale et l'ordre dans les espaces publics où ont lieu des débordements en rendant plus efficace le travail policier».

Mais le CPQ ne veut pas se prononcer sur «l'ampleur des moyens déployés pour les questions de paix sociale». L'organisme «ne prétend pas avoir l'expertise pour se prononcer et il laisse aux parlementaires, aux constitutionnalistes et à la justice le soin de trouver un juste équilibre entre le droit fondamental à la liberté d'expression et le droit tout aussi fondamental de vivre dans un environnement sécuritaire».