Devant le non-respect des injonctions qui ont été décrétées dans divers établissements scolaires au cours des dernières semaines, le juge en chef de la Cour supérieure, François Rolland, a serré la vis. Au cours des derniers jours, il a imposé des injonctions plus coercitives pour que les élèves et étudiants qui en font la demande puissent reprendre leurs cours.

Il a notamment ordonné au collège Montmorency, à Laval, et au cégep de Saint-Hyacinthe d'avoir recours à la force policière s'il le faut. Il a aussi «exhorté le procureur général à intervenir aux fins de faire respecter l'ordre public et de s'assurer du respect des droits des étudiants qui souhaitent terminer leur année scolaire, sans qu'ils aient à s'adresser individuellement aux tribunaux». Au collège Montmorency, en sachant que ce type d'injonction serait imposé, les parties (la direction du collège, le syndicat des professeurs, l'association des étudiants et l'avocat de l'aide juridique Donato Centomo qui représente les élèves qui ont demandé l'injonction) se sont rencontrées jeudi après-midi, au bureau de l'aide juridique de Laval. Une entente a été conclue avant même que l'injonction ne soit signifiée.

Des moyens déroutants

Hier après-midi, le juge François Rolland a imposé une injonction semblable à la suite d'une demande d'élèves du cégep de Saint-Hyacinthe. Ainsi, 5 élèves de cet établissement et 24 du collège Montmorency pourront reprendre leurs cours mardi. Mais ce nombre devrait augmenter considérablement. Le téléphone sonne beaucoup, a admis Me Centomo. Selon les informations obtenues hier, les élèves désireux de reprendre leurs cours devaient téléphoner à l'aide juridique de Laval pour se joindre aux autres. Un moyen déroutant, pour une situation qui l'est tout autant.

Vingt-cinq injonctions ont été imposées au cours des dernières semaines.

Les élèves qui veulent poursuivre la grève peuvent le faire, mais ils ne doivent pas intimider ceux qui reprennent leurs cours, ni les enseignants qui les donnent. On sait que les élèves en grève jouissaient d'un appui massif des enseignants. Des enseignants du collège Montmorency avaient d'ailleurs la mine basse, hier.

«Dans nos assemblées générales, on a toujours appuyé la lutte étudiante», a fait valoir Sébastien Manka, représentant des professeurs du collège Montmorency.