Les étudiants contre la hausse des droits de scolarité ont créé tout un imbroglio, jeudi soir, alors qu'ils se sont trompés de maison en allant crier et lancer des pétards sur une rue à Outremont, où vivent le maire de Montréal et le chroniqueur Richard Martineau, dans le cadre de leur traditionnelle manifestation nocturne.

Ce n'est pas clair lequel des deux était leur cible. Une chose est sûre, ils ne l'ont pas atteinte. Le compte Twitter du SPVM affirmait que les protestataires avaient fait halte devant la maison. Dans la rue, des slogans «anti-Martineau» étaient scandés par le groupe. Mais ils ont jeté leur dévolu sur le domicile de la Dr Vania Jimenez et sa famille, qui n'ont rien à voir dans le conflit à part le fait qu'une des filles du médecin est en grève, comme des milliers d'autres.

«Ma fille de 25 ans était seule à la maison avec le chien, raconte Dr Jimenez. Elle a été réveillée par le bruit.» En pleine nuit, par la fenêtre, la jeune femme a aperçu une cinquantaine de policiers qui ceinturaient sa maison, située à un jet de pierre de celles de Gérald Tremblay et de Richard Martineau. Dans la rue: 3000 manifestants en colère. Surprise, elle est sortie sur le balcon avant pour comprendre ce qui arrivait. «Elle a automatiquement été huée et les policiers lui ont dit de rentrer en vitesse ou elle allait se faire lancer des roches», dit Vania Jimenez.

Lorsque la femme et son conjoint sont rentrés chez eux un peu plus tard, une dizaine d'agents de la paix étaient toujours sur place. «Ils ont été très corrects. Ils nous ont suggéré de remplir une déclaration, mais je ne sais pas si je veux mener ça plus loin», explique la propriétaire, dont la voiture a été légèrement abimée par un projectile lancé de la foule.

«J'ai juste hâte que ça se règle, dit-elle. Nous sommes tous pris dans ça. Plus ça dure et plus il y a des risques d'erreurs qui peuvent causer du tort. Il n'y a rien eu chez nous, mais ça aurait pu être différent. Il y aurait pu avoir des dégâts.»