Bravant la pluie et le regard amusé des policiers et des passants, des milliers de manifestants contre la hausse des droits de scolarité ont pris d'assaut, «tout nus», les rues de Montréal.

Sur le site Facebook, les organisateurs ont invité les participants à se déshabiller notamment parce que toutes les tactiques ont été utilisées, parce que le gouvernement fait la sourde oreille et parce que la Ville de Montréal veut interdire le port du masque dans les manifestations.

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La marche a débuté dès 19h30 au parc Émilie Gamelin. Certaines personnalités publiques étaient présentes, dont l'auteur Jean Barbe.

«Ce n'est pas grand-chose de se mettre en bobettes», a-t-il dit, croisé au départ, alors qu'il ne portait qu'un veston noir.

«Ce conflit va durer longtemps et on va parler de ses enjeux encore des années», croit-il.

Dans une ambiance festive, les manifestants ont marché dans la rue Saint-Hubert, puis ils ont longé le parc La Fontaine en scandant de nouveaux slogans pensés pour la soirée: «Si la police nous suit, c'est parce qu'on est sexy», «sur les hautes contre la hausse» ou «on se les gèle pour le gel», pour ne citer que ceux-là.

L'originalité de la manifestation en a fait sourire plusieurs.

«J'ai fait plusieurs manifs, mais celle-ci est particulièrement drôle», avoue Alexie, étudiante en sciences de la nature.

«Je n'ai pas la rigueur corporelle pour me mettre entièrement nu», poursuit Mathieu, jeune diplômé en publicité, vêtu d'un short de jean. «Mais je trouve important de marcher pour la gratuité.»

Malgré tout, l'invitation sur Facebook rappelle: «Comme c'est interdit d'être nu intégral, on reste un ti peu habillés.»

En empruntant l'avenue du Mont-Royal, reconnue pour ses bars et ses restaurants, plusieurs passants ont semblé surpris de voir arriver le cortège.

En raison de la chaleur et de l'humidité, deux policiers ont voulu enlever leur manteau, ce qui n'a pas manqué de faire réagir la foule.  «Tout nus», ont crié plusieurs manifestants amusés.

Après un peu moins d'une heure, un temps inhabituellement court en regard de ce à quoi les manifestants nous ont habitués, la marche est arrivée à sa destination, au parc Laurier.

Alors que certains prenaient le chemin de la maison, d'autres sont retournés au parc Émilie-Gamelin, où une nouvelle marche nocturne se préparait.