Me Pierre Poupart l'a déjà dit, mais il l'a répété encore une fois mardi matin, au cinquième jour de sa plaidoirie.  «Il n'y a pas de preuve objective que les enfants de Guy Turcotte sont décédés avant la fin du téléphone qu'il a eu avec sa mère, le soir du 20 février 2009. Et à ce moment il avait consommé une certaine quantité de méthanol.»

Outre ce rappel, l'avocat de Guy Turcotte a entrepris de relire les témoignages des psychiatres qui ont traité et évalué son client. «C'est long, longitudinalement long, mais essentiel», a-t-il fait valoir l'avocat, avant d'ajouter qu'il ne voulait pas se rasseoir et regretter d'avoir oublié de parler de choses. 

«C'est long, pardonnez-moi ma longueur, mais on décide de la vie d'un être humain», a-t-il lancé, d'un ton grave. 

«Je vais vous inviter à ne pas faire ce genre de commentaire et à plaider sur la preuve», a vivement réagi le juge André Vincent.

«C'est illégal», a renchéri Me Poupart?

«Oui», a tranché le juge, en précisant qu'il laissait tout le temps voulu pour sa plaidoirie, et qu'il n'avait pas à expliquer les raisons de sa longueur au jury.

Me Poupart a repris le témoignage de la psychiatre Dominique Bourget, qui a conclu que M. Turcotte ne pensait plus de façon rationnelle quand il a tué ses enfants. «Il était en rupture de contact avec la réalité.» 

«Les gestes qu'il a posés à l'égard de ses enfants, sont le produit d'un cerveau profondément malade», a insisté Me Poupart. Il a aussi rappelé que la Dre Bourget avait dit qu'il était difficile de rationaliser ce qui ne l'est pas.

Guy Turcotte est accusé des meurtres prémédités de ses deux enfants, morts poignardés le 20 février 2009. L'accusé admet les gestes, mais a présenté une défense de non-responsabilité criminelle. Après Me Poupart, ce sera au tour de Me René Verret, de la Couronne, de plaider. L'exercice se poursuit.