Si Guy Turcotte était libéré avec conditions, l'hôpital Fleury ne voudrait pas l'accepter comme patient. «Il n'en est pas question.»

C'est la réponse que le directeur des services professionnels de l'Institut Philippe-Pinel, Dr Louis Bérard, aurait reçue quand il a téléphoné à l'hôpital Fleury, jeudi.

M. Bérard voulait s'assurer qu'il y avait bien un arrangement pour accueillir Guy Turcotte en cas de libération. Dans la journée, devant la Commission d'examen chargée de décider du sort de M. Turcotte, le psychiatre Louis Morissette avait indiqué que si M. Turcotte était libéré avec conditions, il pourrait être suivi en externe à l'hôpital Fleury, situé à Ahuntsic. Le Dr Morissette exerce à l'Institut Philippe-Pinel et à l'hôpital Fleury. Il a signalé qu'il avait conclu un arrangement avec le directeur des services professionnels de l'endroit qui était en poste à l'époque. Mais voilà, ce dernier n'occupe plus ces fonctions. Et celui qui l'a remplacé n'est pas du même avis, selon le Dr Bérard.

Devant la Commission, le Dr Bérard a signalé que les deux tiers de son travail consistaient à convaincre les DSP des autres hôpitaux d'accepter des patients de Pinel après leur sortie. Et ce n'est pas facile, apparemment. «Ils sont vus comme des gens horribles. Toutes les excuses sont bonnes. C'est l'enfer...»

Le président de la Commission, Médard Saucier, a alors fait remarquer «qu'on a le pouvoir de transférer quand même».

«Ce n'est pas facile, même avec un coup de marteau», a rétorqué le Dr Bérard.