Est-ce que c’est légal ?

En gros, la réponse est oui. Le Code de la sécurité routière n’interdit pas de dormir dans un véhicule stationné légalement sur la voie publique, confirme un porte-parole de la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ). Il y a toutefois plusieurs exceptions. Les règles de stationnement varient grandement d’une ville et d’un arrondissement à l’autre. Dans certains quartiers de Montréal, par exemple, un véhicule ne peut être stationné dans la rue plus d’un certain nombre d’heures consécutives sans être déplacé. L’auto doit être en règle, plaquée et assurée.

Quels sont les chiffres ?

Il n’y a pas de chiffres précis sur les gens qui vivent dans leur voiture. Ils font partie d’une itinérance souvent cachée et difficilement mesurable. Le plus récent dénombrement des sans-abri au Québec, rendu public en septembre, donne des indices sur l’impact de la crise du logement, dont ceux qui se retrouvent dans leur véhicule sont très souvent victimes. En effet, 23 % des gens identifiés dans le dénombrement se sont retrouvés à la rue à cause d’une éviction ou d’une expulsion. « C’est énorme », souligne Julia Ouellet, du Réseau solidarité itinérance du Québec.

10 000

Nombre de personnes qui se trouvaient en situation d’itinérance visible dans la nuit du 11 octobre 2022 au Québec, selon les données du plus récent dénombrement. Ces chiffres sont sous-estimés, préviennent plusieurs intervenants, et ne comptent pas, ou peu, les gens qui vivent dans leur véhicule et qui sont souvent difficiles à identifier.

Avec toute la conjoncture sociale présentement, on ne peut qu’imaginer que ces différentes avenues-là soient empruntées partout par les gens qui n’ont plus de logement. On est forcé de penser qu’il y a des gens qui vont se réfugier dans leur véhicule.

Julia Ouellet, du Réseau solidarité itinérance du Québec

L’itinérance cachée

L’Institut de la statistique du Québec définit l’itinérance cachée par « l’obligation d’une personne d’habiter temporairement chez un membre de la famille, des amis, dans une voiture ou ailleurs parce qu’elle n’a nulle part ailleurs où habiter ». L’organisme estime que 7 % des Québécois de 15 ans et plus ont déjà vécu un épisode d’itinérance cachée au cours de leur vie. Cette proportion est sensiblement plus élevée que celle qui est estimée pour l’itinérance visible, soit 0,9 %.