Ne pas avoir été vacciné ou avoir ressenti de graves symptômes augmente les risques de développer la COVID longue. C’est du moins ce qui se dégage d’une nouvelle étude de l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC).

L’incidence de l’hospitalisation

Environ 45 % des gens touchés par l’apparition de symptômes à plus long terme disent avoir été hospitalisés, à un moment ou un autre, en raison de la COVID-19. Cette proportion est nettement plus faible pour les personnes déclarant avoir eu des symptômes légers (7 %) ou plutôt modérés (17 %). Plus du tiers de ceux et celles ayant vécu des symptômes graves (37,8 %) déclarent toutefois composer avec la COVID longue.

Et de la vaccination 

À plus long terme, la vaccination a aussi un impact clair sur le développement de symptômes. La preuve : environ 12 % des personnes ayant reçu trois doses de vaccin ont dit ressentir des symptômes trois mois après l’infection, contre environ 25 % chez les adultes qui n’avaient pas été vaccinés avant de contracter le virus. Cela dit, « il ne faut pas supposer que la relation entre les doses de vaccin reçues avant l’infection et les symptômes à plus long terme se maintiendra dans l’avenir en raison de la possibilité d’une baisse de l’immunité », affirme l’ASPC. « La vaccination aide à prévenir la COVID longue, ça, on le sait », évoque de son côté Alain Lamarre, professeur et chercheur spécialisé en immunologie et en virologie à l’Institut national de la recherche scientifique (INRS). « C’est d’ailleurs une des seules choses qui semble bien fonctionner pour le traitement à l’heure actuelle. »

Les Québécois moins touchés

D’abord, c’est à l’Île-du-Prince-Édouard que l’on rapporte le plus de personnes ayant déclaré « avoir éprouvé des symptômes à plus long terme après un résultat positif à un test de dépistage de la COVID-19 », avec tout près de 25 %. C’est au Québec que le nombre de personnes ayant les symptômes de ce qui pourrait s’apparenter à la COVID longue est le plus faible, avec à peine 14 %. Plus à l’ouest, ce nombre surpasse les 21 % en Alberta et les 20 % en Saskatchewan, notamment. À l’échelle du pays, la moyenne canadienne est d’environ 17,2 %.

Les malades chroniques plus vulnérables

Le pourcentage d’adultes devant composer avec la COVID longue est aussi beaucoup plus élevé chez les malades chroniques. Environ 47 % des Canadiens qui souffrent de quatre maladies chroniques ou plus vivent avec des symptômes prolongés de la COVID-19, contre seulement 12,8 % chez les adultes sans maladie chronique. L’examen des diverses maladies chroniques doit néanmoins « être interprété avec prudence, car les comorbidités peuvent également contribuer à l’apparition de symptômes à plus long terme », soulignent les experts dans leur rapport.

Tout comme les femmes

Il semble que le sexe déclaré à la naissance soit aussi « significatif » dans l’apparition de symptômes du coronavirus à plus long terme, affirme l’Agence de la santé publique du Canada. Environ 22 % des femmes ont déclaré avoir des symptômes trois mois après un diagnostic, contre 12,5 % chez les hommes. « Aucune association statistiquement significative » n’a toutefois été décelée par les chercheurs quant au groupe d’âge, au niveau d’éducation ou encore à l’orientation sexuelle. « L’ethnicité et les facteurs socio-économiques seront examinés de manière plus approfondie dans les publications futures », explique par ailleurs l’organisme.

Encore nébuleux malgré tout

Selon Alain Lamarre, la connaissance scientifique autour de la COVID longue demeure malgré tout très nébuleuse. « On ne comprend pas encore quels sont les facteurs de risque, donc pourquoi certaines personnes sont touchées et pas d’autres. On ne connaît pas non plus encore les facteurs qui nous rendraient susceptibles de développer une COVID longue », explique-t-il. De surcroît, poursuit l’expert, cette forme de maladie prolongée « a plusieurs manifestations cliniques ». « Le portrait est très différent d’une personne à l’autre. Il y a des gens pour qui c’est vraiment plus neurologique, alors que pour d’autres, c’est respiratoire ou musculaire. C’est difficile à expliquer et ça rend difficile d’avoir un mécanisme qui va unifier tous ces symptômes-là », insiste M. Lamarre.

En savoir plus
  • 1,4 million
    Statistique Canada rapportait à la fin de l’année dernière qu’environ 15 % des adultes du pays ont signalé des symptômes de COVID longue au moins trois mois après un test de COVID-19 positif. Cela représente 1,4 million de personnes.
    30,6 %
    Proportion de Canadiens souffrant d’obésité morbide qui ont déclaré avoir des symptômes de la COVID longue après avoir été infectés. Ce chiffre est d’environ 16 % pour les gens ayant un poids santé.