Un nouveau sous-variant d’Omicron, XBB.1.5, continue à s’implanter rapidement au Québec, son poids dans les infections doublant chaque semaine. Bonne nouvelle, toutefois : sa présence dans le nord-est des États-Unis, où il est maintenant prédominant, n’y a pas entraîné de hausse marquée des hospitalisations.

Dépisté pour la première fois à la fin de novembre, XBB.1.5 a véritablement commencé à s’implanter durant la période des Fêtes. Depuis Noël, son poids dans les infections double chaque semaine.

« C’est ce qui était aussi observé aux États-Unis, où il a été observé en premier », indique la spécialiste clinique en biologie médicale au Laboratoire de santé publique du Québec Inès Levade.

Les cas dus à XBB.1.5 représentaient 15,7 % des nouvelles infections dépistés au Québec à la mi-janvier, données les plus récentes disponibles. C’est deux fois plus que la semaine précédente (7,8 %), lorsqu’elles représentaient elles-mêmes une hausse marquée (4,7 %) par rapport aux sept jours précédents.

Le sous-variant XBB.1.5 arrive ainsi dans le sillage de son cousin BQ.1.1, encore à ce jour le plus fréquent au Québec. Durant les Fêtes, celui-ci représentait les deux tiers des nouvelles infections. Il est toutefois en régression depuis, représentant désormais 54 % des cas.

L’arrivée de XBB.1.5 coïncide avec une reprise de la propagation de la COVID-19. Les 582 nouveaux cas dépistés par tests PCR rapportés mercredi portent la moyenne quotidienne à 444. La tendance à la baisse observée depuis Noël est ainsi freinée et semble vouloir repartir à la hausse.

Comme souvent depuis le début de la pandémie, le regain de propagation semble démarrer chez les Québécois les plus jeunes. Les données de l’Institut national de santé publique du Québec révèlent une récente hausse des cas chez les moins de 50 ans.

Contrairement à certains de ses prédécesseurs, XBB.1.5 présente une nouvelle mutation qui lui permet de mieux se fixer aux cellules, ce qui explique son plus grand potentiel de croissance, explique Inès Levade.

Par contre, sa propagation marquée dans le nord-est des États-Unis, où il est maintenant le variant prédominant avec plus de 90 % des cas de COVID-19 qui lui sont associés dans l’État de New York, ne s’est pas traduite par une « explosion de cas », précise la scientifique.

« Les hospitalisations sont d’ailleurs en train de diminuer dans l’État de New York », explique-t-elle. « Ça nous sert de boussole » pour ce qui pourrait survenir au Québec, ajoute Inès Levade.

Comme de fait, malgré l’arrivée du nouveau sous-variant, la tendance des hospitalisations reste en repli dans la province. Mercredi, le Québec dénombrait 1476 personnes hospitalisées s’étant avérées positives au coronavirus, en baisse de 13 % sur une semaine. Du nombre, 457 patients avaient été hospitalisés directement en raison de leur infection à la COVID-19, les autres ayant été admis pour une autre raison.

L’immunité acquise dans la population depuis le début de la pandémie tout comme la vaccination maintenant très répandue pourraient expliquer le fait que l’arrivée de ce nouveau variant ne se traduise pas par une augmentation des cas, estime la scientifique.

La situation actuelle se traduit donc par la présence d’une « soupe de variants » tous différents les uns des autres, mais sans qu’ils soient nécessairement plus dangereux d’un point de vue de santé publique.

Mais la présence de tous ces variants ne risque-t-elle pas de se traduire par l’apparition d’une mutation qui pourrait rendre l’un d’entre eux particulièrement dangereux ? « Ça pourrait arriver et c’est pour ça qu’on maintient la surveillance, pour s’assurer qu’on le détecte assez rapidement s’il arrive », indique Inès Levade.

Le principal danger actuellement est que certains de ces variants résistent mieux aux différents traitements de la COVID-19 développés jusqu’ici, une mauvaise nouvelle pour les personnes immunosupprimées qui en bénéficient.

« Les variants actuellement n’ont pas l’air d’évoluer vers une dangerosité accrue, mais vers un échappement immunitaire qui fait qu’il y a un risque accru d’être infecté une seconde fois [par le même variant] », décrit la spécialiste clinique en biologie médicale.

Les huit décès liés à la COVID-19 rapportés mercredi portent la moyenne quotidienne calculée sur sept jours à huit.