Il s’appelle XBB.1.5 et pourrait causer des surprises dans les prochaines semaines. Ce sous-variant d’Omicron qui connaît une « croissance impressionnante » aux États-Unis viendra-t-il jouer les trouble-fête au retour des vacances ?

La COVID-19 n’a pas dit son dernier mot. En ce début de nouvelle année, c’est le sous-variant XBB.1.5 qui retient l’attention.

À la fin décembre, XBB.1.5 était à l’origine de plus de 40 % des infections à la COVID-19 aux États-Unis, selon les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (Centers for Disease Control and Prevention, ou CDC).

Ce sous-variant est « né de la recombinaison de deux virus, descendants du BA.2 », explique Gaston De Serres, médecin épidémiologiste de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ).

On constate une augmentation de la contagiosité de ce virus par rapport à ses prédécesseurs parce qu’il est capable de « bien s’attacher », explique-t-il. « Ça prend probablement une plus petite dose infectante pour rendre quelqu’un malade », dit le DDe Serres.

La croissance du virus est « impressionnante », dit de son côté l’infectiologue et microbiologiste Donald Vinh, du Centre universitaire de santé McGill, qui cite l’exemple des États-Unis, où XBB.1.5 est en voie de devenir le variant prédominant.

Un taux de croissance encore inconnu au Canada

Qu’en est-il au Québec ? Parmi tous les variants du virus de la COVID-19 recensés par l’INSPQ, XBB.1.5 se retrouve dans la catégorie « autres ». Il faudra attendre la semaine prochaine pour avoir des données plus précises, explique le DVinh.

L’Agence de la santé publique du Canada a quant à elle indiqué à La Presse qu’en date du 4 janvier 2023, elle était « au courant de 21 détections de XBB.1.5 » au pays.

« Les proportions et les taux de croissance ne seront pas connus tant qu’il n’y aura pas suffisamment de données, nous a-t-on écrit.

Rien n’indique jusqu’ici que XBB.1.5 entraîne une maladie plus grave, dit Gaston De Serres.

« Pour le moment, il n’y a pas de données qui semblent indiquer que le virus est plus virulent. La virulence, c’est la capacité à causer des symptômes graves, des hospitalisations ou des décès », explique le DDe Serres. Mais, dit-il, plus un virus est contagieux, plus il touchera de personnes.

Donald Vinh rappelle quant à lui que « la gravité de la maladie est aussi en fonction de la protection qu’on a ».

« Si on est adéquatement vacciné avec une dose de rappel, c’est la meilleure chose pour nous protéger », dit le DVinh.

C’est aussi ce que dit le ministère de la Santé et des Services sociaux.

« Selon les données scientifiques actuellement disponibles, il n’y a présentement pas d’évidence que la sous-lignée XBB soit plus virulente que la sous-lignée BA.5. Les vaccins bivalents semblent également conférer une meilleure protection contre ces sous-lignées que les vaccins monovalents », écrit sa porte-parole Noémie Vanheuverzwijn.

Un sous-variant à surveiller

Tout juste avant les Fêtes, la multiplication des virus respiratoires se faisait sentir dans les écoles de la province. Un élève sur dix au Québec était absent, la semaine du 19 décembre.

À quoi doit-on s’attendre la semaine prochaine, quand tous retourneront en classe ?

« Pour les virus respiratoires en général, l’école, c’est le moteur de ces épidémies d’infections respiratoires annuelles », observe Gaston De Serres.

On peut néanmoins penser que « ce sera moins intense » qu’avant les vacances de Noël, dit l’épidémiologiste, parce que l’influenza est en régression « assez marquée », tout comme le virus respiratoire syncytial (VRS).

La « partie incertaine » reste XBB.1.5.

« Quelle part va-t-il prendre et à quelle vitesse va-t-il se développer ? Je serais embêté de le prédire de façon précise », dit DDe Serres.

L’infectiologue Donald Vinh croit pour sa part qu’on risque de voir une « petite hausse » de l’influenza et des VRS dans la communauté, mais aussi du sous-variant XBB.1.5.

« On va avoir une hausse des cas. Est-ce qu’on va avoir une hausse du nombre de personnes hospitalisées à cause de ça ? C’est la crainte. On va voir l’effet sur le système de santé dans deux ou trois semaines », dit le DVinh.