Jusqu’à présent, 1,4 million de Canadiens ont été atteints de la COVID-19 longue ou le sont toujours, a annoncé mercredi le gouvernement fédéral. Face à la situation, Ottawa s’apprête à lancer un réseau canadien de recherche visant à mieux comprendre la maladie.

Près de 15 % des adultes canadiens infectés par la COVID-19 ont encore des symptômes trois mois ou plus après avoir contracté le virus, a indiqué le ministre de la Santé du Canada, Jean-Yves Duclos, en conférence de presse mercredi. Parmi eux, près de la moitié (47,3 %) ont présenté des symptômes pendant un an ou plus.

Pour l’instant, il n’existe pas de traitement généralisé pour les personnes atteintes de la maladie. Par ailleurs, l’accès aux cliniques spécialisées pour la COVID-19 longue « pose toujours problème », a indiqué la conseillère scientifique en chef du Canada, la Dre Mona Nemer.

Le Canada créera donc dès 2023 un réseau canadien de recherche sur le syndrome post-COVID-19, afin d’améliorer la compréhension des répercussions de la maladie. Vingt millions ont été accordés sur cinq ans pour mettre en place ce réseau.

De lourds symptômes

La COVID-19 longue doit être davantage reconnue auprès des professionnels de la santé, a soutenu la Dre Nemer. « Nous devons reconnaître que la [COVID-19 longue] est réelle et que la COVID-19 se manifeste comme une maladie aiguë, mais aussi comme une maladie chronique », a-t-elle déclaré.

Les symptômes de la COVID-19 longue peuvent inclure la fatigue, un brouillard mental, des troubles de concentration et de mémoire, un essoufflement, des palpitations cardiaques et des signes d’anxiété et de dépression. La gravité des symptômes peut également varier dans le temps.

Bien que la vaccination contre la COVID-19 n’élimine pas les risques de développer la maladie, elle diminue considérablement les risques de la développer. « Le meilleur traitement est la prévention de la maladie et nous commençons à le voir très bien à partir de données internationales [que de] se faire vacciner et avoir au moins deux doses de vaccin réduit effectivement le risque de contracter la maladie à plus long terme », a expliqué le DMichael Strong, président des Instituts de recherche en santé du Canada.

De nombreuses inconnues

Deux ans et demi après l’apparition du virus, plusieurs questions entourant sa forme invalidante restent toutefois en suspens. « Nous ne comprenons pas entièrement ce qui pousse certaines personnes à développer une [COVID-19 longue] ou ce qui conduit aux différentes manifestations de la maladie », dit la Dre Nemer.

Les données démontrent également que les femmes sont deux fois plus susceptibles de développer la COVID-19 longue que les hommes et qu’elle peut accélérer l’apparition d’autres maladies chroniques comme le diabète et les maladies cardiaques. Les raisons derrière ces observations demeurent toutefois inconnues, a indiqué Dre Nemer.

Mercredi, les Centres de contrôle et de prévention des maladies des États-Unis ont annoncé que la COVID-19 longue a causé au moins 3500 décès, soit l’équivalent de 1 % des décès causés par le virus depuis le début de la pandémie. Au Canada, le nombre de décès n’est pas encore connu, a indiqué la Dre Nemer.