(Montréal) Des syndicats et des directions d’école ont dénoncé jeudi l’annonce du maintien du retour en classe lundi dans les écoles primaires et secondaires du Québec.

Les enseignants sont « consternés », indique par exemple la Fédération autonome de l’enseignement (FAE) qui accuse le gouvernement d’« aveuglement volontaire ».

Le syndicat ne digère pas que Québec abandonne la stratégie de dépistage par test PCR, de traçage et d’isolement des élèves infectieux, pour préférer une approche qui repose sur les tests rapides.

« Les nouvelles règles d’isolement font en sorte qu’il n’est plus possible de procéder à la fermeture d’une classe ou d’une école, affirme le président de la FAE, Sylvain Mallette, dans un communiqué. Pourtant, [le gouvernement] ne peut nier que le réseau scolaire a généré plus de 50 % des cas d’infection répertoriés. »

L’Association provinciale des enseignantes et enseignants du Québec (APEQ), affiliée à la CSQ, dit avoir réagi « avec stupéfaction et grande inquiétude » à la décision du gouvernement compte tenu de la forte augmentation des cas de COVID-19 en raison de la progression du variant Omicron.

Elle dit être d’avis que les nouveaux protocoles de gestion des cas dans les écoles risquent de contribuer à « faire de nos écoles le principal incubateur de la transmission de la COVID-19 dans la communauté », ce qui mettrait à risque « la santé des enseignantes et enseignants qui sont en première ligne, de leurs élèves et de leurs familles ».

« Dans un contexte de pénurie, cette décision, loin de valoriser le personnel de l’éducation, risque au contraire de le démobiliser et d’en précipiter son exode », écrit la présidente de l’APEQ, Heidi Yetman.

Les changements ont été présentés « en catastrophe » mercredi soir aux syndicats et « sans possibilité d’en discuter », a pour sa part noté la CSN.

La présidente de la Fédération des employées et employés de services publics du syndicat, Annie Charland, « insiste » que les masques N95 devraient être accessibles à tout le personnel des établissements scolaires et exprime sa préoccupation que les problèmes de ventilation « ne sont toujours pas réglés après 22 mois de pandémie », ce qui représente, selon elle, « un non-sens ».

« Bien sûr que nous voulons que nos écoles restent ouvertes le plus possible, mais nous ne voulons pas qu’elles deviennent des foyers de contamination incontrôlables », rajoute Caroline Quesnel, la présidente de la fédération qui représente les enseignants des écoles privées.

Directions d’école demandent « du temps »

Des directions d’école demandent pour leur part « du temps » pour s’organiser et rendre les écoles sécuritaires. Elles réclament « une ou deux journées ouvrables ».

L’Association montréalaise des directions d’établissement scolaire dit avoir réclamé qu’une journée pédagogique soit prévue lundi afin d’organiser la transition pédagogique entre l’enseignement virtuel et la présence en classe.

« Quant à l’éventualité d’appeler les parents à la rescousse pour la suppléance en classe, elle n’apparaît ni applicable à court terme, ni souhaitable », lance le regroupement dans un communiqué.

Il dit être inquiet par « la non-disponibilité » des tests rapides au secondaire et « le trop court délai » pour les distribuer au primaire.

« Or, comme ces tests sont l’outil pour gérer la présence ou non des enfants dans les classes, nous devons les avoir en main dès lundi matin, ce qui ne sera vraisemblablement pas le cas », affirme la présidente de l’association, Kathleen Legault.