Le masque médical et le masque N95 sont tous deux efficaces pour prévenir la transmission de la COVID-19, conclut l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) dans une étude diffusée jeudi après-midi.

« Le port correct du masque médical ou alternativement de l’appareil de protection respiratoire N95 par les travailleurs demeure une mesure de protection importante et complémentaire à d’autres mesures telles que la vaccination, la réduction des contacts et la distanciation physique », indique l’INSPQ dans un communiqué.

Une revue de littérature a été menée sur l’efficacité du masque N95 et du masque de procédure. L’INSPQ conclut que « le masque N95, à la condition d’être bien porté et ajusté, est plus efficace que le masque médical », lorsqu’analysé en laboratoire.

Mais « dans des contextes de travail réels, les deux masques sont efficaces » pour prévenir la COVID-19 et « les connaissances scientifiques ne permettent pas de démontrer que l’un est supérieur à l’autre ».

Cet avis survient alors que les enseignants sont sur le point de revenir en classe lundi, sans masque N95.

« Avec la montée du variant Omicron plus transmissible, certains se demandent s’il serait nécessaire d’étendre l’usage des masques N95 à davantage de travailleurs, écrit l’INSPQ. Divers facteurs peuvent influencer l’efficacité d’un masque en contexte réel de travail. Pour que le masque N95 atteigne son plein potentiel, il doit être ajusté au visage. Il s’agit d’un appareil de protection respiratoire qui doit être encadré par un programme comprenant, entre autres, un essai d’ajustement (fit test) pour en assurer l’étanchéité. Le masque médical doit bien épouser le visage et couvrir le nez et la bouche. Les études suggèrent que l’adhésion est meilleure pour le masque médical que pour le N95, possiblement parce que le N95 est associé à plus d’inconforts. »

Ces conclusions de l’INSPQ ne font pas l’unanimité dans le milieu scientifique. Microbiologiste, biochimiste et chercheuse en prévention des risques chimiques, biologiques, mécaniques et physiques à l’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST), Geneviève Marchand martèle depuis des mois que les appareils de protection respiratoire (APR), dont le N95 est le représentant le moins performant, sont supérieurs aux masques médicaux. « Si le N95 est supérieur en laboratoire, mais qu’en contexte de travail, il devient moins performant, il faut revoir nos façons de faire. Au lieu de viser vers le bas en adoptant le masque médical, si on rencontre des problèmes avec le N95, allons vers un autre APR, par exemple », dit-elle.

Selon Mme Marchand, plusieurs études analysées par l’INSPQ dans sa revue de littérature sont « criticables » et « comportent des lacunes ». « Si tu as plus de protection en laboratoire avec les N95, tu dois chercher à atteindre ce résultat sur le terrain », dit-elle.

En conférence de presse jeudi, le directeur national de la santé publique du Québec, le DLuc Boileau, a dit qu’il ne croit pas que les masques N95 protégeraient mieux les professeurs que les masques médicaux. Le DBoileau a mentionné que les analyses montrent que « ce ne serait pas vraiment plus sécuritaire » de porter le N95 pour les professeurs. « Je ne veux pas dire que le N95 est inefficace », dit-il Mais dans le milieu scolaire, il n’y a selon lui « pas de motif de croire » que le N95 serait nécessaire.