La vague Omicron frappe de plein fouet les jeunes enfants, de plus en plus nombreux à être hospitalisés en raison de la COVID-19. Un nombre record qui inquiète les pédiatres.

Le jour de Noël, 11 enfants de moins de 10 ans atteints de la COVID-19 ont été admis à l’hôpital, soit le plus grand nombre depuis mars 2020 au Québec, selon les plus récentes données de l’Institut national de santé publique du Québec. Le 26 décembre, 9 enfants de cette tranche d’âge ont aussi été hospitalisés, puis 6 les 27 et 28 décembre respectivement.

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« Les enfants ne sont pas chanceux, parce que la vague est arrivée avant qu’ils ne soient tous vaccinés », déplore le DChristos Karatzios, spécialiste en infectiologie pédiatrique à l’Hôpital de Montréal pour enfants.

Il n’est pas certain que le variant Omicron soit plus dangereux pour les enfants, indiquent plusieurs experts consultés par La Presse. Par contre, la propagation exponentielle du virus contribue à augmenter le nombre d’enfants ayant besoin de soins hospitaliers.

Si on a 100 000 enfants ​​[infectés], ce n'est pas la même chose que si on [en] a 1 million. Même si le pourcentage d’hospitalisations reste le même, le chiffre absolu va augmenter.

Le DChristos Karatzios, spécialiste en infectiologie pédiatrique

Ce nombre n’est toutefois pas plus élevé que pour d’autres maladies respiratoires, nuance la Dre Valérie Lamarre, pédiatre infectiologue au CHU Sainte-Justine. « Oui, on a beaucoup de patients hospitalisés avec la COVID-19, mais si on regarde cet automne, on en avait plus que ça hospitalisés avec le virus respiratoire syncytial [maladie des poumons qui touche les jeunes enfants]. »

Une quinzaine d’enfants déclarés positifs à la COVID-19 étaient hospitalisés au CHU Sainte-Justine mercredi, selon la Dre Lamarre. Ils étaient dans une unité séparée, dans des chambres individuelles bien ventilées, et ils pouvaient être accompagnés de leurs parents.

« Différence notable avec Omicron »

« Il y a une différence notable avec Omicron », fait observer de son côté la Dre Julie St-Pierre, pédiatre au Centre universitaire de santé McGill et professeure de pédiatrie à l’Université McGill.

PHOTO OLIVIER JEAN, ARCHIVES LA PRESSE

La Dre Julie St-Pierre, pédiatre au Centre universitaire de santé McGill et professeure de pédiatrie à l’Université McGill

Il y a des sécrétions qui entrent plus rapidement dans les poumons et qui vont congestionner la respiration de façon plus importante que le [variant] Delta.

La Dre Julie St-Pierre, pédiatre

« Ça va apporter une réaction d’enflure et d’inflammation dans le système qui atteint les poumons. Ça, c’était peu présent, voire presque inexistant, dans les autres vagues. »

Plusieurs symptômes alarmants peuvent indiquer que des tout-petits doivent recevoir des soins médicaux, indique la Dre St-Pierre. Les très jeunes qui ne veulent plus manger ou boire et qui n’ont pas uriné depuis quelques heures, par exemple. Ou encore une fièvre persistante (les bébés de moins de 2 mois devraient toujours aller à l’hôpital en cas de fièvre), un vomissement ou une diarrhée trop abondante, ou une rétraction des muscles entre les côtes. De plus, un parent devrait consulter pour un bébé qui fait des efforts supplémentaires avec ses narines pour respirer ou dont le contour de la bouche devient bleuté, ou encore qui peine à se réveiller et devient irritable.

Rappelons que le 17 décembre, un nourrisson a succombé à la COVID-19 au CHU Sainte-Justine, devenant le premier enfant de moins de 10 ans à mourir du virus au Québec.

LISEZ « CHU Sainte-Justine : un bébé de moins de deux mois meurt de la COVID-19 »

Vacciner, vacciner, vacciner

Les enfants de moins de 5 ans n’ont pas accès à la vaccination, mais les experts exhortent la population à faire vacciner les plus vieux, de même que les femmes enceintes.

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« Les enfants sont moins protégés que les autres groupes d’âge parce qu’ils n’étaient pas admissibles à la vaccination », rappelle le DOlivier Drouin, pédiatre au CHU Sainte-Justine et professeur de pédiatrie à l’Université de Montréal.

En ce sens, la Dre Lamarre encourage aussi les nouveaux parents à faire attention. « Quand on a un petit bébé naissant, ce n’est pas le temps d’aller le présenter à la visite. On le garde à la maison très tranquille, comme on devrait le faire pour les bébés qui naissent en hiver. Ces petits bébés ont besoin d’être protégés des infections respiratoires, dont la COVID-19. »

Autre facteur inquiétant : le syndrome inflammatoire multisystémique chez les enfants, une affection postvirale qui comprend notamment de la diarrhée, des vomissements et des douleurs abdominales après que les enfants ont eu la COVID-19. « Quand il y a une augmentation du nombre de cas chez les enfants, ça mène, de deux à six semaines plus tard, à une augmentation du nombre de cas de ce syndrome, explique le DDrouin. Donc, on a aussi une petite inquiétude sur ce que ça va vouloir dire, dans quelques semaines, pour les enfants. »

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