La forte tendance à la hausse de la COVID-19 se poursuit mercredi au Québec, alors que la province passe la barre des 6000 nouveaux cas pour la première fois, avec 6361 nouvelles infections et 2 décès. Le nombre d’hospitalisations subit aussi une nouvelle augmentation, pendant que la vaccination s’accélère encore davantage.

Ces 6361 nouveaux cas portent la moyenne quotidienne à 4279. La tendance est ainsi en hausse d’environ 125 % sur une semaine. Les deux décès supplémentaires, eux, portent la moyenne quotidienne à quatre, en légère hausse sur une semaine. Dans la dernière semaine, tout près de 30 000 nouveaux cas ont été recensés dans la province, soit une moyenne de 4279 par jour.

Dans le réseau de la santé, on observe mercredi une hausse de 30 hospitalisations par rapport à la veille, qui se traduit par 76 nouvelles entrées et 46 sorties. À l’heure actuelle, 445 patients demeurent hospitalisés en lien avec la COVID-19, dont 88 se trouvent toujours aux soins intensifs, un chiffre qui est demeuré stable dans les 24 dernières heures (12 entrées, 12 sorties).

L’ensemble de ces 445 personnes hospitalisées représente une hausse de 44 % sur une semaine. Aux soins intensifs, la hausse est de 21 % dans les sept derniers jours.

Côté vaccination, les autorités ont administré mardi 83 137 doses supplémentaires, auxquelles s’ajoutent près de 5300 vaccins donnés avant le 21 décembre qui n’avaient pas encore été comptabilisés. Le rythme de la campagne s’accélère nettement à vue d’œil depuis quelques jours.

En incluant les personnes vaccinées à l’extérieur de la province, ce sont près de 14,8 millions de doses qui ont été données à des Québécois à ce jour. Jusqu’ici, 53,8 % des jeunes de 5 à 11 ans ont reçu une première dose, et 3 % d’entre eux ont pris rendez-vous. Dans la population générale, 78,4 % des Québécois sont pleinement vaccinés, 84,2 % partiellement vaccinés et 9,6 % ont reçu trois doses. Les données québécoises semblent montrer que les vaccins ne freinent pas ou peu la transmission du variant Omicron, mais ceux-ci continuent à prévenir les hospitalisations. Les cas ont triplé depuis une semaine chez les pleinement vaccinés, mais la hausse des hospitalisations se concentre toujours principalement chez les non-vaccinés.

Que faire avec le dépistage ?

Signe que le dépistage est très populaire actuellement, le nombre de tests effectués par jour s’accélère aussi rapidement. Lundi, Québec a en effet réalisé pas moins de 54 328 tests de dépistage, un chiffre relativement plus élevé que la moyenne hebdomadaire. Le taux de positivité provincial est d’environ 13 %. À Montréal, c’est tout près d’une personne sur cinq (18 %) qui a eu un test positif.

Un peu partout au Québec, les cliniques de dépistage ont été littéralement prises d’assaut dans les derniers jours, avec des files d’attente de plusieurs heures. Bon nombre de personnes ont été carrément refusées à leur arrivée, la capacité maximale ayant déjà été atteinte pour la journée. Pour l’experte en politiques publiques à l’École de santé publique de l’Université de Montréal (ESPUM), Marie-Pascale Pomey, il vaudrait peut-être la peine d’envisager à l’avenir une plus grande collaboration du privé.

« Je sais que, dans certains laboratoires privés, il y a encore beaucoup de place et d’espace, mais il faut que les gens paient. Il devrait y avoir des corridors de service ouverts au privé qui sont pris en charge par le public, ou du moins on devrait penser à une collaboration beaucoup plus étroite », fait-elle valoir.

L’épidémiologiste Nimâ Machouf seconde. Les deux spécialistes rappellent néanmoins qu’il n’y a pas de « solution miracle » aux files d’attente devant les centres de dépistage. « On n’a plus de ressources, et ces ressources sont à bout de souffle. Il faut collectivement qu’on réduise le contact, et le reste, c’est le temps qui le fera », souffle Mme Machouf à ce sujet.

« À certains endroits, ils distribuent des tests rapides dans les files d’attente pour le dépistage. Ça, c’est une très bonne idée », remarque aussi celle qui est membre du collectif COVID-Stop, regroupant des médecins et des scientifiques. Trop de tests rapides sont aussi « vendus relativement cher en ligne », remarque Marie-Pascale Pomey. Elle appelle Québec à « tout faire pour qu’ils soient accessibles gratuitement, même au privé », dans le contexte actuel.

Rappelons qu’il n’y aura pas de bilan COVID au Québec du 24 au 26 décembre, ainsi que du 31 décembre au 2 janvier prochains.

Avec Pierre-André Normandin et Alice Girard-Bossé, La Presse