(Toronto) Des tests de dépistage fréquents et un taux de vaccination élevé parmi le personnel et les élèves admissibles devraient permettre de garder les écoles sécuritaires si celles-ci ouvrent leurs portes le mois prochain a déclaré mardi le responsable de la santé publique.

Le médecin-hygiéniste en chef, le Dr Kieran Moore, a affirmé que la situation dans les écoles serait surveillée de près dans les premières semaines suivant la rentrée afin de déterminer si un taux de vaccination plus élevé est nécessaire parmi le personnel. Pour le moment, la vaccination contre la COVID-19 n’est pas obligatoire au sein du personnel scolaire.

Le Dr Moore a aussi mentionné qu’environ 75 % des élèves de 9e à 12e année avaient reçu au moins une dose et que les deuxièmes doses devraient suivre rapidement.

Pour le moment, les jeunes de moins de 12 ans ne sont pas admissibles à recevoir le vaccin selon les critères d’approbation de Santé Canada.

La province avait précédemment annoncé qu’elle travaillait à finaliser son plan de vaccination pour le personnel scolaire qui devait inclure une obligation de subir des tests de dépistage de façon régulière pour le personnel non vacciné.

D’autres employeurs dans divers secteurs, dont les soins de santé et l’éducation supérieure, ont toutefois déjà annoncé qu’ils exigeraient une preuve de vaccination et que les tests réguliers ne seraient pas acceptés en guise d’alternative sauf pour des raisons médicales ou de droits de la personne.

Interrogé sur la possibilité d’adopter les mêmes exigences aux enseignants, le Dr Moore a dit croire que les politiques d’immunisation de la province devraient fonctionner.

« Les politiques d’immunisation mises en place sont, je l’espère, très efficaces par les tests combinés à des taux élevés d’immunisation du personnel et des étudiants », a-t-il précisé.

Un projet-pilote a été mis en place dans certaines régions de l’Ontario selon lequel des étudiants ou des membres du personnel vaccinés et asymptomatiques, qui ont été exposés à la COVID-19 lors d’une éclosion, vont devoir subir un test de dépistage à la maison.

Ces tests à domicile visent à simplifier la procédure pour limiter l’absentéisme en classe.

Bilan quotidien

L’Ontario signalait mardi 486 nouveaux cas de COVID-19, les trois quarts chez les personnes qui ne sont pas complètement vaccinées ou dont le statut vaccinal est inconnu.

La province enregistre également deux nouveaux décès liés au virus. On ajoute par ailleurs au bilan global 16 décès qui se sont produits il y a plus de deux mois.

Les données provinciales montrent que 295 personnes sont hospitalisées en raison de la COVID-19, soit 91 hospitalisations de plus que la veille. Selon le ministère de la Santé, près de 97 % de ces patients ne sont pas complètement vaccinés ou ont un statut vaccinal inconnu.

La province indique que 156 autres personnes sont aux soins intensifs à cause du virus, soit cinq de plus que la veille. Plus de 95 % d’entre elles ne sont pas complètement vaccinées ou ont un statut vaccinal inconnu.

Le gouvernement souligne que 82 % des Ontariens de plus de 12 ans ont maintenant reçu une dose de vaccin et que 75 % sont pleinement vaccinés.

Le Service de police de Toronto a d’ailleurs annoncé mardi que la vaccination sera obligatoire pour tous ses membres. Les policiers en uniforme et les employés en civil devront fournir une preuve vaccinale d’ici le 13 septembre.

De son côté, la Chambre de commerce de l’Ontario a publié des directives à l’intention des entreprises du secteur privé qui veulent élaborer des protocoles de preuves vaccinales.

Le premier ministre Doug Ford a toujours refusé jusqu’ici de mettre en place un système de preuves vaccinales à l’échelle de la province, comme le demandent de nombreuses associations et syndicats face à la poussée du variant Delta.

En l’absence de directives gouvernementales sur la question, la Chambre de commerce souhaite donc empêcher une approche fragmentaire dans toute la province. L’organisation estime que la mise en œuvre d’une preuve vaccinale aidera les entreprises à rouvrir en toute sécurité et réduira le risque de nouvelles fermetures en confinement.

Le protocole proposé par la Chambre prévoit notamment certains accommodements pour respecter les droits individuels et recommande l’adoption des méthodes les moins invasives pour vérifier le statut vaccinal.