Profession : vaccinateur
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PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE
Michel Bilodeau se fait vacciner à l’OSBL Rêvanous, transformée pour la journée de vendredi en local d’immunisation. Un peu plus tôt, dans la salle commune de l’OSBL, Michel Bilodeau attendait avec impatience de recevoir son injection. L’homme de 69 ans n’a pas peur du tout d’être vacciné, au contraire. « J’ai hâte. J’ai huit sœurs et deux frères. J’ai juste hâte d’avoir tous mes vaccins pour leur faire un câlin et aller au restaurant », dit-il.
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À une autre table, une jeune femme n’affiche pas le même enthousiasme. Assise sur une chaise à côté de l’infirmière auxiliaire Marie-Céline Forget, elle pleure à chaudes larmes. Elle est terrifiée à la vue de la seringue, qui contient une dose du vaccin de Pfizer-BioNTech. Mme Forget (à droite) lui parle calmement pour tenter de l’apaiser. L’infirmière clinicienne Valérie Demers, assistante au supérieur immédiat pour l’équipe mobile de vaccination contre la COVID-19, vient en renfort pour aider la jeune femme, qui finit par se calmer et accepter de recevoir le vaccin. Mme Forget l’applaudit quand tout est terminé.
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Isabelle Michaud s’avance doucement vers une table où l’attend une évaluatrice pour lui poser quelques questions. Elle semble hésitante. « J’ai un peu peur du vaccin. Mais j’ai eu le vaccin de la grippe en novembre et ça a bien été… », dit-elle. L’infirmière auxiliaire Marie-Céline Forget explique qu’avec les personnes apeurées, il suffit de parler et d’être patient. « Et sinon, on est préparés, au cas où », dit-elle en montrant un petit matelas posé par terre qui peut accueillir les patients qui tombent dans les pommes. Mme Michaud se fait vacciner. Tout se passe très bien. « J’espère que vous êtes payée cher ! », lance-t-elle à la rigolade à sa vaccinatrice.
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Au cours des 11 derniers jours, l’équipe mobile de vaccination du CIUSSS du Nord-de-l’Île-de-Montréal a vacciné les résidants de 42 milieux comme Rêvanous. Il pouvait s’agir de HLM ou d’OSBL d’habitation, par exemple. « Chaque fois, les lieux, la clientèle, les installations sont différents. Il faut toujours s’adapter », explique la chef intérimaire de site à haut volume pour l’équipe mobile de vaccination du CIUSSS, Mélanie Charbonneau. « Pour travailler avec nous, il ne faut pas que tu aimes la routine. Ce n’est jamais pareil. On est un peu comme des cowboys de la vaccination », affirme Valérie Demers, qui travaille normalement en vaccination en milieu scolaire.
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Un de ces cowboys est Mohand Brahmi. Médecin de famille en Algérie, M. Brahmi est venu au Québec en 2008. Il a travaillé pendant quatre ans comme infirmier avant de retourner exercer la médecine en Algérie jusqu’à sa retraite. Il y a quatre mois, M. Brahmi a décidé de revenir au Québec rejoindre sa famille. « J’ai décidé d’aider avec la campagne », dit-il. M. Brahmi a obtenu une autorisation spéciale et est vaccinateur pour le CIUSSS du Nord-de-l’Île-de-Montréal.
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Dans la salle d’observation où les patients doivent attendre 15 minutes après avoir reçu leur vaccin, une dame est prise de vertiges. Valérie Demers se rend à ses côtés et veille sur elle. Sur une autre chaise, la jeune femme qui était un peu plus tôt terrorisée rassure une de ses amies qui vient à son tour se faire vacciner.
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Lise Lafrenière et Georges Beinisch font leur entrée dans le local de vaccination, un sourire aux lèvres. Proche aidante de son mari, Mme Lafrenière attend son vaccin avec impatience pour reprendre une vie plus normale. « C’est ma coiffeuse, ma cuisinière, mon aidante, mon ange gardien… », énumère M. Beinisch en parlant de sa femme. L’homme qui se déplace en fauteuil roulant a hâte de pouvoir recommencer à arpenter les corridors de son immeuble, pratique interdite en temps de COVID. Le couple a aussi hâte de pouvoir retourner manger au restaurant tous les dimanches comme il le faisait avant. « Mais au moins, maintenant, avec les vaccins, l’espoir est là », dit Mme Lafrenière.
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Mélanie Charbonneau explique que le défi dans tous les milieux de vie où le CIUSSS du Nord-de-l’Île-de-Montréal vaccine est de bien faire comprendre que même après avoir reçu une dose de vaccin, les gens doivent continuer à respecter les mesures de protection sanitaire. « C’est un message qu’on martèle partout », dit-elle. Dès avril, les équipes mobiles de vaccination seront de retour dans tous les milieux de vie pour distribuer les deuxièmes doses de vaccin.