(Ottawa) Certains Canadiens croient que les hauts fonctionnaires exagèrent grandement la menace de la COVID-19, selon un nouveau sondage.

Près du quart des répondants à un sondage en ligne rendu public mardi par Léger et l’Association d’études canadiennes affirment qu’ils croient que les responsables de la santé publique et du gouvernement exagèrent dans leurs avertissements, notamment sur la nécessité de prendre des mesures comme la distanciation physique pour ralentir la propagation du virus.

À l’échelle régionale, les répondants de l’Alberta étaient plus susceptibles de croire que la menace était exagérée, suivis de ceux du Canada atlantique et du Québec. Les répondants de l’Ontario se situaient en bas de la liste.

Les répondants plus jeunes étaient plus susceptibles que ceux de plus de 55 ans de croire que les déclarations sont exagérées.

Le sondage en ligne a été mené du 11 au 13 septembre auprès de 1539 adultes canadiens. On ne peut pas lui attribuer de marge d’erreur, car les sondages sur l’internet ne sont pas considérés comme des échantillons aléatoires.

Le vice-président exécutif de Léger, Christian Bourque, dit que les résultats peuvent expliquer quelque chose d’autre qui est ressorti de l’enquête : qu’une majorité de répondants ont dit qu’ils avaient assoupli leur propre respect des recommandations de santé publique.

Parmi ces recommandations, on note celle de porter un masque en public, d’éviter les grands rassemblements et d’essayer de maintenir une distance de deux mètres entre les gens.

« Il y a un lien. Si vous pensez que nous exagérons la maladie, vous êtes plus susceptible d’avoir assoupli votre respect des règles en place », explique M. Bourque.

Environ 57 % des répondants à l’enquête ont déclaré qu’ils avaient assoupli leur adhésion à une ou plusieurs mesures de sécurité de la santé publique au cours du mois dernier.

La distanciation physique était la mesure la plus susceptible d’être assouplie, selon 37 % des répondants, suivie du port du masque pour 33 % et de l’interdiction de se rassembler en grands groupes, à 31 %.

Les répondants âgés de 18 à 34 ans étaient les plus susceptibles d’être devenus moins stricts dans l’application des mesures, près des trois quarts d’entre eux affirmant l’avoir fait au cours du dernier mois.

Au cours du dernier mois, le nombre de cas a augmenté chez les jeunes, et le directeur de la santé publique du Canada a de nouveau prévenu, lundi, que le pays ne pouvait pas baisser la garde.

Le sondage montre également une augmentation du pourcentage de répondants qui pensent que le pire de la crise est encore à venir, soit 45 %.

Près des deux tiers des répondants à l’enquête estiment que le pays se dirige vers une forme de confinement, semblable à ce qui s’est produit en mars et avril.

Le degré de respect des recommandations de santé publique par les Canadiens pourrait dépendre de la rapidité avec laquelle les autorités déclareront le début d’une deuxième vague, croit M. Bourque, ou de l’imposition de pénalités plus sévères à ceux qui ne respecteront pas ces règles, comme le Québec a commencé à le faire ces derniers jours.