(Montréal) La santé publique de Montréal a lancé mardi un programme d’activités physiques afin que les aînés restent actifs durant le confinement, ce qui contribue à prévenir les chutes et à garder le moral.

« C’est très important de garder notre masse musculaire très solide », a insisté la Dre Paule Lebel, médecin-conseil à la direction régionale de santé publique.

L’initiative intitulée « Le GO pour bouger ! » est composée d’exercices d’une quinzaine de minutes que la Dre Lebel suggère de faire plusieurs fois par semaine.

Des vidéos illustrant chacun des exercices ont été publiés sur le site web de Santé Montréal.

Cinq blocs d’exercices sont proposés en fonction de la forme physique de la personne, de sorte que tous puissent faire des exercices, y compris ceux qui se déplacent avec une canne ou en fauteuil roulant.

Le tiers des 265 000 personnes âgées de plus de 70 ans qui vivent à Montréal vivent seul à domicile et 90 % des aînés montréalais ne vivent pas en CHSLD ou en résidences, a fait remarquer la santé publique.

La santé publique leur demande depuis la mi-mars de rester chez eux pour se protéger. Les personnes âgées de 70 ans et plus sont 11 fois plus à risque de développer des formes sévères de la COVID-19.

Déconfinement incertain

La situation épidémiologique dans la métropole est « très préoccupante », a lancé la directrice régionale de santé publique, Dre Mylène Drouin, dès les premières minutes de la conférence de presse.

À ce jour, 20 000 cas de la COVID-19 ont été enregistrés à Montréal, ce qui en fait l’épicentre de la pandémie au Canada. Plus de 2000 personnes en sont décédées, dont 85 % résidaient dans des milieux de soins pour aînés.

PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE

La situation épidémiologique dans la métropole est « très préoccupante », a lancé la directrice régionale de santé publique, Dre Mylène Drouin.

La transmission du virus devra être contrôlée et les conditions doivent être respectées « avant de penser » à un déconfinement ou à une réouverture de certains secteurs, a tranché la Dre Drouin.

Questionnée à plusieurs reprises quant au réalisme d’un déconfinement le 25 mai dans la métropole — une date déjà repoussée à deux reprises —, la Dre Drouin a expliqué qu’il est trop tôt pour faire une recommandation officielle au gouvernement.

Il est « fort probable » que la réouverture de certains secteurs soit retardée, a-t-elle tout de même laissé tomber. D’autres, qui seront jugés « à moindres risques », pourraient ouvrir.

Les plus récentes projections du groupe d’experts de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) font craindre le pire à Montréal en cas de déconfinement, avec plus de 150 décès par jour.

L’étude précisait qu’une faible croissance des contacts sociaux pourrait entraîner une augmentation rapide des cas, des hospitalisations et des décès.

Cliniques mobiles

Trois autobus convertis en cliniques de dépistage mobiles de la COVID-19 sont déployés dans les « points chauds » de Montréal et dans les quartiers où il y a une hausse de cas. Deux de plus s’ajouteront au cours des prochains jours et la santé publique n’exclut pas d’en ajouter davantage.

« Avec les horaires qui vont devenir plus réguliers, plus connus, on souhaite que la population puisse bien se présenter pour qu’on soit à pleine capacité », a déclaré la Dre Drouin, constatant qu’une centaine de personnes les fréquentent chaque jour alors qu’ils pourraient en accueillir le double.

Les personnes symptomatiques et celles qui ont été en contact avec des personnes infectées sont invitées à y avoir recours.