Amateur de communications, mais aussi d’aviation, de géographie et de sport : les passions nombreuses et variées de Paul Houde n’auront cessé de surprendre ses amis, ses collaborateurs, mais aussi le public.

Né à Saint-Laurent en 1954, d’un père saxophoniste et d’une mère au foyer, Paul Houde a grandi à Laval avec son frère, Pierre, et sa sœur, Johanne.

Étudiant de première génération, obtient à l’Université de Montréal, en 1979, un baccalauréat dans un domaine qui le passionne : la géographie.

En parallèle, il fait ses premières armes sur le campus en tant que communicateur, à titre de porte-parole des étudiants au milieu des années 1970. Pierre Robert, alors président de l’Association des diplômés, mais surtout directeur des programmes à la station de radio CKAC 730, très populaire à l’époque, reconnaît son talent et l’invite à passer une audition.

Paul Houde y anime sa première émission nocturne le 4 mai 1975 avant de passer à la matinale 10 semaines plus tard.

Il enchaîne ensuite les postes d’animateur, comme morning man, d’abord à CKMF, puis durant de longues années à CFGL et brièvement à CKAC.

« C’est un grand personnage de la radio. Un passionné. Il a commencé tellement jeune », dit l’animateur de radio Paul Arcand.

PHOTO PATRICK SANFAÇON, ARCHIVES LA PRESSE

Paul Houde et Paul Arcand en 2007

Il a rencontré Paul Houde à l’époque de la fusion forcée entre les stations de radio CKAC et CJMS. « On était tous les deux animateurs du matin dans nos stations respectives et on se retrouvait comme une famille reconstituée. Ça aurait pu être difficile, mais au contraire, on s’est entendus rapidement sur le rôle de chacun. »

Une carrière à la télévision

Dès cette époque, il commence à participer à plusieurs émissions de variétés à Radio-Canada, TVA, Télé-Québec. Il coanimera notamment avec Charles Lafortune le jeu télévisé Le cercle.

En 1997, il est recruté par Stéphane Laporte, pour l’émission La fin du monde est à 7 heures, animée par Marc Labrèche. Il prendra part à plus de 400 épisodes.

« Paul, c’était le mélange parfait de l’intelligence et de l’humour », dit au bout du fil l’animateur de radio et de télévision Jean-René Dufort, qui l’a connu à cette émission.

C’était une encyclopédie presque universelle. Il savait tout sur tout. Il était capable d’arriver avec le meilleur sens de l’humour, et en même temps d’être un vulgarisateur scientifique. C’est incroyable combien j’ai appris à ses côtés.

Jean-René Dufort, au sujet de Paul Houde

M. Dufort espère qu’on se souviendra longtemps de « la rigueur et l’intelligence de son propos », qui était à la fois « extrêmement comique et humoristique ». « Il a toujours rappelé que c’est possible de faire les choses de façon extrêmement intelligente et recherchée, tout en étant ludique et sympathique », a-t-il avancé, quelques minutes après avoir appris la disparition de son ami qu’il désignait comme « le nerd en chef ».

Toujours en 1997, Paul Houde sera révélé au cinéma dans la série de films Les Boys avec le personnage du gardien de but Fernand « Fern » Rivest. Le producteur Richard Goudreau se souvient que Paul Houde, emballé à l’idée de jouer dans la série, avait assuré avoir déjà joué à la position de gardien de but dans son enfance.

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Paul Houde et Roc Lafortune dans Les Boys

Or, à l’occasion d’un entraînement sur la glace en vue du tournage, « j’ai découvert que plusieurs m’avaient menti et Paul était l’un d’eux. Durant le warm-up, les rondelles lui passaient d’un bord ou de l’autre, à côté des oreilles », se souvient-il en riant.

Une passion de l’espace

Cette passion pour le sport, Paul Houde l’a aussi exprimée au fil de sa carrière alors qu’il a été commentateur lors de nombreux Jeux olympiques, tant à Radio-Canada qu’à TVA.

« Paul avait une mémoire phénoménale pour les performances des athlètes », dit l’ancien directeur général de la Fédération québécoise d’athlétisme, Laurent Godbout, faisant écho à d’autres témoignages de ses proches selon lesquels l’animateur pouvait se souvenir avec précision de la position d’un athlète à telle ou telle édition des Jeux olympiques.

« À tous les Jeux olympiques, on faisait un topo des athlètes qui essayent fort, mais qui sont nuls et à qui on a juste le goût de faire un câlin. On avait beaucoup de plaisir. On partageait beaucoup de passion que personne n’avait », raconte Jean-René Dufort.

Les champs d’intérêt de Paul Houde ne s’arrêtaient pas au sport et aux communications, puisqu’il affectionnait particulièrement l’astronomie. Il s’est d’ailleurs fait connaître comme chasseur d’éclipses, ces phénomènes astronomiques lors desquels la Lune s’interpose entre la Terre et le Soleil, ou la Terre entre le Soleil et la Lune.

Le 8 avril prochain, c’est une éclipse. Je vais me souvenir de Paul, parce que je sais qu’il nous en aurait parlé. Paul attendait ça.

Jean-Philippe Wauthier

Cette chasse l’a d’ailleurs amené aux quatre coins du monde, pour vivre ces éclipses, notamment en Inde, en Indonésie, au Mexique, en Autriche et aux États-Unis, révélait-il dans le cadre d’une entrevue avec le média UdeMNouvelles, en avril 2021.

Sans parler du tour du monde record qu’il a établi comme passager de lignes aériennes commerciales du 11 au 13 octobre 1996, soit en 40 heures et 17 minutes.