(Québec) Un regroupement d’associations qui organise un sommet sur le maintien à domicile des aînés le 8 mai à Québec met en garde le gouvernement caquiste contre un éventuel désinvestissement dans ce domaine.

La Coalition pour la dignité des aînés a annoncé mardi la tenue du Rendez-vous national sur le maintien à domicile, auquel la ministre responsable des Aînés, Sonia Bélanger, est notamment invitée.

Mais est-ce que la sortie du premier ministre François Legault dimanche annonçant que le prochain budget allait être « largement déficitaire » est de nature à inquiéter la Coalition qui demande un réinvestissement dans les soins à domicile ?

« J’espère que non, parce que quand j’entends une histoire comme celle-là, moi j’appelle ça un discours de court terme », a dit le porte-parole de la Coalition, Paul-René Roy, en entrevue avec La Presse Canadienne mardi après-midi.

« Il faut regarder le moyen et long terme et les investissements qu’on va faire aujourd’hui dans le soutien, le maintien à domicile vont faire en sorte que demain, on va diminuer les investissements qu’on va être obligé de faire dans le curatif, là où ça coûte très cher », a-t-il plaidé.

« Quand les gens peuvent rester le plus longtemps possible dans leur environnement où ils se sentent à l’aise, leur santé physique et mentale en est autant protégée » et cela devient « une forme d’investissement dans la prévention », a-t-il poursuivi.

Le Rendez-vous national fait notamment suite au rapport de la commissaire à la santé et au bien-être, Joanne Castonguay, déposé en janvier, qui s’inquiétait du modèle de soins et services de soutien à domicile au Québec et demandait sa révision. Mme Castonguay prononcera d’ailleurs l’allocution d’ouverture du sommet.

La Coalition adhère aux conclusions du rapport de la commissaire, même si la ministre Sonia Bélanger a quant à elle remis en question sa méthodologie.

« Même si un certain montant d’argent est investi dans le soutien à domicile, les résultats sont loin d’être probants : il y a une liste d’attente qui continue d’augmenter pour les soins et l’augmentation des sommes [investies] n’est pas si faramineuse que ça », a déploré M. Roy, en rappelant que dans les soins de longue durée, plus de 60 % de l’enveloppe va dans la construction de bâtiments, mais moins de 40 % va dans le soutien à domicile.

La Coalition veut changer ces proportions. Elle estime qu’un sommet est nécessaire pour concerter tout le monde et parler d’une seule voix afin d’arriver à convaincre le gouvernement.

« On a la sensation que si on réussit à réunir les intervenants, probablement qu’on pourrait arriver par finir par prendre un vrai virage vers le maintien à domicile », estime M. Roy.

Il assure que les conclusions ou recommandations ne sont pas déjà en voie d’être écrites ou confectionnées d’avance en amont.

L’organisme veut que le Rendez-vous accouche d’une liste bien concise de revendications pour qu’elles soient considérées comme crédibles et non écartées par le gouvernement.

« On veut vraiment faire en sorte que ça soit ciblé, que les gens s’orientent vers ce qui apparaît le plus majeur pour l’instant dans le maintien à domicile. »

La Coalition pour la dignité des aînés rassemble six associations totalisant 150 000 membres.