Le Front commun regroupe 420 000 travailleurs de quatre syndicats (FTQ, CSN, CSQ et APTS). Qui sont leurs têtes dirigeantes ? Et qui représente le gouvernement dans les négociations ? Tour d’horizon des forces en présence.

Magali Picard, présidente de la FTQ

PHOTO PATRICK SANFAÇON, ARCHIVES LA PRESSE

Magali Picard, présidente de la FTQ

Première femme et première autochtone à la tête de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), Magali Picard, « fière Wendate de Wendake », a lancé à son entrée en fonction en janvier 2023 : « On va rocker ensemble ! » En entrevue avec La Presse Canadienne, elle a déclaré que c’est sa volonté de justice sociale qui l’a poussée vers le syndicalisme. En octobre 2023, elle a raconté au Journal de Québec les nombreuses épreuves de sa vie : la mort de sa fille de 10 ans (il y a près de 19 ans), sa crise cardiaque en avril 2022, l’accident de hockey qui a confiné son ex-mari à un fauteuil roulant et la détention du fils de son conjoint dans un hôpital psychiatrique après qu’il a tué un homme à coups de bâton.

Caroline Senneville, présidente de la CSN

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Caroline Senneville, présidente de la CSN

Deuxième femme à la présidence de la Confédération des syndicats nationaux (CSN) en 103 ans d’histoire, Caroline Senneville se décrit dans sa biographie comme une « fervente militante féministe ». Dans les années 1990, c’est au cégep Limoilou, où elle enseigne, qu’elle s’intéresse d’abord au syndicalisme dans le contexte d’une réforme de l’éducation qui avait eu, a-t-elle déjà expliqué, des impacts importants pour les professeurs. Cela fait maintenant 22 ans qu’elle fait du syndicalisme à temps plein. Elle a été élue présidente de la CSN en juin 2021, après avoir occupé le poste de première vice-présidente à partir de mai 2017.

Éric Gingras, président de la CSQ

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Éric Gingras, président de la CSQ 

Natif de Côte-des-Neiges, à Montréal, Éric Gingras est devenu président de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) en juin 2021. D’abord enseignant au primaire pendant huit ans auprès d’élèves de milieux défavorisés de Montréal et de Longueuil, il est syndicaliste depuis 20 ans et aussi l’auteur du livre Plaidoyer pour un syndicalisme actuel, paru en 2021. Dans cet ouvrage, il plaide pour une modernisation des syndicats à l’heure où leur rôle est moins central dans la société qu’à une certaine époque et alors qu’ils sont de plus en plus considérés « comme de simples négociateurs de conventions collectives ».

Robert Comeau, président de l’APTS

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Robert Comeau, président de l’APTS

Technologue en imagerie médicale, Robert Comeau a travaillé au Centre de santé et de services sociaux de Trois-Rivières à partir de 1994. Son engagement syndical remonte au début des années 2000. Il a été nommé président de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) pour la première fois en 2021 et a été reconduit à ce poste en 2023. Ce syndicat représente la majorité du personnel professionnel et technique du secteur public de la santé et des services sociaux.

Sonia LeBel, présidente du Conseil du trésor

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Sonia LeBel, présidente du Conseil du trésor

Présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel s’est d’abord fait connaître du grand public entre 2012 et 2015 à titre de procureure en chef à la commission Charbonneau qui a porté sur l’industrie de la construction. Pendant 26 ans, elle a été procureure aux poursuites criminelles et pénales, se consacrant notamment à faire condamner des trafiquants de drogue et des membres de gangs de rue. En 2011, elle avait déjà goûté à la vie publique en étant aux avant-postes de la grève des procureurs de la Couronne, qui dénonçaient alors leurs conditions de travail. Elle a fait le saut en politique en 2017 en se joignant à la Coalition avenir Québec.

Mathieu LeBrun, conciliateur

PHOTO TIRÉE DE LINKEDIN

Mathieu LeBrun, conciliateur pour le ministère du Travail

À la demande du Front commun, le gouvernement Legault a nommé un conciliateur pour tenter de dénouer l’impasse. Au ministère du Travail depuis 2012, Mathieu LeBrun est considéré dans le milieu comme un as de la négociation et des rapports collectifs de travail. C’est avec son apport que s’est réglée la semaine dernière la grève de 18 mois à la Société québécoise du cannabis. L’été dernier, il a aussi contribué à régler le conflit dans les casinos. En octobre, il a aidé à rapprocher les parties à La Presse dans le cadre d’un renouvellement de convention collective ardu à la rédaction. Sur sa page LinkedIn, il dit « repousser les limites des modes traditionnels de négociation » et « chercher à faire progresser le dialogue au-delà des frontières prescrites ».