Le séisme de vendredi a plongé la communauté marocaine de Montréal dans l’inquiétude et la désolation.

« C’est le choc. C’est une catastrophe. On n’a pas dormi depuis hier », s’exclame Mouslih Yassine, qui travaille au Cybercafé Amistad, dans l’arrondissement de Saint-Léonard à Montréal. Les télévisions autour de lui diffusent en direct les derniers développements de la tragédie. « Chacun de nos amis appelle ses parents pour savoir s’ils sont encore vivants ou non. »

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Mouslih Yassine, derrière le comptoir du Cybercafé Amistad, dans l’arrondissement de Saint-Léonard

Lahcen Chettata, un client du café, observe attentivement les images du drame.

C’est triste, surtout qu’on est loin et qu’on ne peut pas aider. Ceux qui ont été les plus touchés, dans les villages, ce sont les plus pauvres.

Lahcen Chettata, client du Cybercafé Amistad

Sa famille réside à Kénitra, au nord du Maroc. Il a tenté de les joindre vendredi soir, dans les minutes qui ont suivi le séisme, sans succès. « Ma conjointe était en train de parler à sa mère quand la communication a coupé. J’ai essayé de joindre mon père et mon frère à Casablanca, mais je n’ai pas réussi. Ça a pris plusieurs minutes avant que la communication soit rétablie. Tout le monde a eu très peur. »

Une nuit terrifiante

Rencontré au café Lina dans l’arrondissement de Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension, Bouchaib Elkhaldi est bouleversé. « C’est vraiment triste. Même si ma famille va bien, je pense à toutes celles touchées. »

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Bouchaib Elkhaldi et Sadek Ghrieb, au café Lina dans l’arrondissement de Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension

Ses deux sœurs habitent à Rabat, la capitale, en bordure de l’océan Atlantique, à environ 300 kilomètres de Marrakech. « Elles ont quand même senti le séisme », dit M. Elkhaldi. Craignant une deuxième secousse, les autorités ont demandé à tous les habitants de la ville de sortir de leur domicile, en pleine nuit.

La police est passée avec des haut-parleurs dans les rues pour avertir la population. Les gens sont restés cinq heures à l’extérieur, dans la rue et dans les parcs.

Bouchaib Elkhaldi

Au salon de coiffure Marrakech sur Jean-Talon, Rami Anouar, suit également la situation de près. « C’est malheureux. Toutes les maisons détruites étaient en terre ou en bois », dit-il en pointant la télévision devant lui, qui montre l’ampleur des dégâts.

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Khatib Mhamed et Rami Anouar suivant de près les derniers développements au Maroc, au salon de coiffure Marrakech, rue Jean-Talon

Il se dit toutefois soulagé que sa famille se trouve à Casablanca, à plus de 200 kilomètres de l’épicentre. « Ils ont quand même senti le tremblement de terre et ils ont passé presque toute la nuit dehors, mais on les a appelés [vendredi] et [samedi] matin, et ils sont corrects », dit-il, soulagé.

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  • 85 940 personnes
    Population d’origine marocaine au Québec en 2016
    Source : Ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration