(Tel-Aviv) Des milliers d’Israéliens ont manifesté jeudi soir à Tel-Aviv contre le vote par le Parlement d’une disposition de la réforme controversée du système judiciaire portée par le gouvernement de droite.

Lundi, le premier ministre Benyamin Nétanyahou et ses alliés de la coalition, associant des partis d’extrême droite et juifs ultra-orthodoxes, ont fait adopter par le Parlement une clause de ce projet limitant la possibilité pour la Cour suprême d’invalider une décision du gouvernement.

Aux cris de « Démocratie, Démocratie », agitant des drapeaux israéliens bleu et blanc, les manifestants se sont rassemblés jeudi soir à Tel-Aviv, épicentre des manifestations depuis que le projet de réforme judiciaire a été présenté en janvier.

PHOTO JACK GUEZ, AGENCE FRANCE-PRESSE

Cette réforme judiciaire a déclenché l’un des plus grands mouvements de protestation de l’histoire d’Israël.

Cette réforme, qui vise à accroître le pouvoir des élus sur celui des magistrats, divise le pays et a déclenché l’un des plus grands mouvements de protestation de l’histoire d’Israël.

Le gouvernement estime qu’elle est nécessaire pour assurer un meilleur équilibre des pouvoirs, mais ses détracteurs y voient une menace pour la démocratie et craignent qu’elle ouvre la voie à une dérive autoritaire.

Le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a minimisé jeudi sa réforme judiciaire, parlant à la télévision américaine d’une « correction mineure ».

« C’est décrit comme la fin de la démocratie israélienne. Je pense que c’est ridicule et tout le monde s’en rendra compte quand la poussière sera retombée », a déclaré M. Nétanyahou à la chaîne ABC.

Il explique avoir engagé cette réforme, qui vise à accroître le pouvoir des élus sur celui des magistrats, pour remettre « le balancier au centre ».

« Nous devons le corriger et c’est ce qu’on vient de faire. Il s’agit d’une correction mineure », a-t-il dit, répétant ensuite le propos dans une autre interview accordée à la chaîne CNN.

Le texte voté lundi est le premier de la réforme à devenir une loi.

Des manifestations avaient suivi le vote du Parlement lundi soir jusque tard dans la nuit et la police avait fait usage de canons à eau pour disperser la foule.

Les organisateurs du mouvement avaient annoncé de nouveaux rassemblements dans la semaine.

Les détracteurs du premier ministre, en procès pour corruption, l’accusent de vouloir utiliser cette réforme pour atténuer un éventuel jugement à son encontre, ce qu’il nie.