Les Montréalais ont envahi les rues et les parcs, dimanche, pour profiter de la chaleur exceptionnelle, un record historique pour un 28 mai, tandis que la province se prépare à accueillir cette semaine sa première canicule de l’été.

Ils étaient plusieurs centaines à profiter de la fraîcheur du fleuve à la plage urbaine de Verdun, une scène semblable à celle d’autres grands parcs de la métropole.

« C’est super agréable et très surprenant de voir une telle différence de température en si peu de jours », s’est exclamée Gaëlle Hermans, une Belge d’origine venue profiter avec deux amis de la plage.

« Ça pourrait être un peu plus grand », ajoute-t-elle avec un sourire, une remarque partagée avec une autre résidante du quartier, Marie-Lucie Roy, qui profitait du soleil pour promener son chien dimanche.

« Il y a un bon vent aujourd’hui qui fait qu’on est quand même confortables », a commenté celle qui a déjà subi les affres de la chaleur après avoir passé l’hiver au Sri Lanka, où la température avoisinait régulièrement les 40 degrés.

Les Montréalais envahissent les parcs
  • Avlaro Ordaz et sa famille s’étaient déplacés dimanche pour profiter de la fraîcheur du fleuve au moment où la métropole enregistrait un record de température pour un 28 mai.

    PHOTO CATHERINE LEFEBVRE, COLLABORATION SPÉCIALE

    Avlaro Ordaz et sa famille s’étaient déplacés dimanche pour profiter de la fraîcheur du fleuve au moment où la métropole enregistrait un record de température pour un 28 mai.

  • Venue du Plateau Mont-Royal avec des amies pour profiter de la plage urbaine de Verdun, Gaëlle Hermans se réjouissait d’enfin connaître une journée où le mercure a dépassé les 30 ℃ après un printemps plutôt frisquet.

    PHOTO CATHERINE LEFEBVRE, COLLABORATION SPÉCIALE

    Venue du Plateau Mont-Royal avec des amies pour profiter de la plage urbaine de Verdun, Gaëlle Hermans se réjouissait d’enfin connaître une journée où le mercure a dépassé les 30 ℃ après un printemps plutôt frisquet.

  • L’achalandage était tel à la plage urbaine de Verdun que tous ne pouvaient pas profiter d’un coin dans le sable, comme ce couple qui se prélassait sur un bloc de béton à proximité.

    PHOTO CATHERINE LEFEBVRE, COLLABORATION SPÉCIALE

    L’achalandage était tel à la plage urbaine de Verdun que tous ne pouvaient pas profiter d’un coin dans le sable, comme ce couple qui se prélassait sur un bloc de béton à proximité.

  • Jack, un chihuahua de 1 an, profitait de l’ombre d’un parapluie pour se reposer au pied du mont Royal.

    PHOTO JOSIE DESMARAIS, LA PRESSE

    Jack, un chihuahua de 1 an, profitait de l’ombre d’un parapluie pour se reposer au pied du mont Royal.

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Un record battu, une canicule à venir

Si le thermomètre est toujours loin d’atteindre ce point à ce moment-ci de l’année à Montréal, un record historique de température a toutefois été battu dimanche. En effet, le mercure s’est élevé à 31,2 ℃ à Dorval en après-midi, ce qui a permis de battre de peu la marque de 31 ℃ établie le 28 mai 1978.

Le thermomètre devrait redescendre vers les normales de saison pour la journée de lundi, aux alentours de 23 ou 24 ℃ à Montréal, en raison d’une masse d’air froid provenant du nord du Québec. Mais ce ne sera qu’un court répit.

Ce qu’on surveille en ce moment, c’est vraiment une séquence de temps chaud de mardi à vendredi prochain, donc trois ou quatre jours où les températures maximales vont se maintenir autour de 30 ℃. Ça serait potentiellement une première canicule sur la province.

Amélie Bertrand, météorologue chez Environnement Canada

Les secteurs les plus touchés par cette vague de chaleur devraient être l’Abitibi-Témiscamingue, les Laurentides, Lanaudière, l’Outaouais, Montréal, la Mauricie, la Capitale-Nationale, l’Estrie et la Beauce.

Une chaleur moins « accablante »

Cette première vague de chaleur sera toutefois particulière, car « elle ne sera pas accompagnée de beaucoup d’humidité », affirme Mme Bertrand. « Il s’agit de températures allant de 30 à 32 ℃, mais en valeur humidex, ce sera du 32-34, explique-t-elle. C’est quand même une vague de chaleur sèche, si on peut dire. Autrement dit, ça ne sera pas nécessairement accablant, même si le soleil va être très présent. »

Elle explique la situation par le fait qu’un anticyclone est « stationnaire sur le sud de l’Ontario et la Nouvelle-Angleterre la semaine prochaine », soulève la météorologue. « Il y aura aussi très peu de vent. L’air sera sec, mais avec l’accumulation de plusieurs jours sous les mêmes conditions, on va tout de même atteindre des températures assez élevées », note la spécialiste.

Environnement Canada conseille d’ailleurs à la population d’éviter de s’exposer trop longtemps au soleil cette semaine, et de boire beaucoup d’eau lorsque c’est le cas.

Après un printemps plus nuageux et gris, la semaine qui s’en vient sera donc bien différente des derniers temps. Un enjeu demeure toutefois, signale Amélie Bertrand. « Le problème qu’on a, c’est qu’il n’y a pas eu beaucoup de pluie récemment et qu’il n’y a pas de précipitations en vue. Ça peut devenir problématique s’il n’y a pas d’humidité et que ça reste sec, quand on sait que les indices d’incendie sont élevés en ce moment. »

À noter : une telle température est assez rare en mai, mais pas sans précédent. L’an dernier, une canicule très humide avait notamment été enregistrée du 12 au 14 mai. Un derecho, un phénomène météorologique rare qui ne s’était pas produit depuis 1999, avait ensuite provoqué des orages violents, de forts vents et des dégâts matériels importants à la fin du mois de mai.

« Ce n’est pas du jamais-vu, mais ça n’arrive pas non plus chaque année. Ça arrive parfois que certains étés, on voie deux jours de suite à 30 ℃, mais sans avoir les trois jours consécutifs qui donnent une canicule », conclut Mme Bertrand.

Interdiction des feux à ciel ouvert

Le temps chaud des derniers jours n’a toutefois pas que des avantages, comme en témoignent une série d’interdictions de feux à ciel ouvert en forêt ou à proximité décrétée dimanche par Québec. Le Nord-du-Québec, la Côte-Nord, le Saguenay–Lac-Saint-Jean, l’Abitibi-Témiscamingue, la Mauricie, la Capitale-Nationale, le Bas-Saint-Laurent, l’Outaouais, les Laurentides, Lanaudière, Chaudière-Appalaches, la Montérégie et la Gaspésie sont ainsi touchés en tout ou en partie. Présentement, 10 incendies sont en activité au Québec. Depuis le début de la saison de protection, 173 incendies ont touché 246 hectares de forêt.