« C’est vraiment une bonne idée ! », s’exclame Anabel Sanchez, attablée dans un bar du boulevard Saint-Laurent jeudi soir. Sur son verre d’alcool : un protège-verre. Il y a quelques minutes, une agente du SPVM le lui a remis dans le cadre d’une campagne de prévention des intoxications au GHB, lancée à Montréal en vue de la saison estivale.

PHOTO JOSIE DESMARAIS, LA PRESSE

Il n’est pas 21 h et de nombreux bars débordent sur le boulevard Saint-Laurent, jeudi soir. C’est ici que le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a décidé de commencer sa campagne de distribution de protège-verres, visant à prévenir les intoxications involontaires et à encourager une consommation d’alcool plus sécuritaire. D’ici l’été, le SPVM, en partenariat avec Éduc’alcool et le ministère de la Sécurité publique, prévoit distribuer 10 000 de ces protège-verres dans différents bars et évènements festifs de la métropole.

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Ces protège-verres ont été créés il y a un an par TUP, une jeune entreprise québécoise. Jusqu’à présent, ils ont été distribués à des associations étudiantes et dans certains bars de Québec, explique Audrey Buteau, cofondatrice (à droite). « Ça permet de rester en contrôle de ce qui entre dans nos verres, explique-t-elle. Parce qu’avec la pandémie, on a eu assez d’ennui. Les gens ont le droit d’avoir du plaisir ! »

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Le cercle d’aluminium portant les mots « Check ton verre » adhère au bord du récipient, peu importe sa taille. Une fois installé, il rend le tout étanche, à l’exception d’un petit trou central créé par l’insertion de la paille. On peut alors aller se défouler sur la piste de danse sans crainte ! « Ça permet de joindre l’utile à l’agréable », souligne Benjamin Allen, cofondateur de TUP (photo précédente).

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Et c’est vraiment étanche, s’enthousiasme Nina Vargas en faisant un test. À ses côtés, dans l’ambiance tamisée du Shaker, boulevard Saint-Laurent, Marilou Lapierre renchérit : « Je trouve l’idée vraiment intéressante. Avec ça, on est capable d’aller danser, et c’est une question de sécurité aussi. »

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Ce n’est qu’une première étape pour lutter contre le fléau des intoxications involontaires, plaide le ministre de la Sécurité publique, François Bonnardel, présent pour l’occasion. D’autres annonces devraient suivre « dans les prochaines semaines », indique le ministre, notamment sur l’augmentation du nombre de lieux accessibles aux victimes pour le dépistage du GHB dans le sang ou l’urine.

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Le projet a débuté il y a un an, lorsque les fondateurs de TUP ont contacté Éduc’alcool, au même moment que le SPVM, se souvient Geneviève Desautels, directrice générale d’Éduc’alcool. L’organisme a décidé de participer au projet et d’y ajouter un volet de sensibilisation aux intoxications, de façon plus large, explique-t-elle. Sur le protège-verre, un code QR mène d’ailleurs vers l’outil Calcoolateur d’Éduc’alcool.

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Le but, poursuit Mme Desautels, c’est de créer une demande, pour qu’il devienne habituel de recevoir son verre ainsi protégé. « Je trouve que c’est hyper cool ! réagit Mélanie Houssin, attablée au Shaker. Surtout quand on est dans un endroit plus animé, où on n’a pas toujours un œil sur notre verre. » « Vraiment, il faudrait que ça devienne un automatisme partout », renchérit Élise Bousquet, à ses côtés.

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La distribution des protège-verres Check ton verre par le SPVM va se poursuivre dans les prochaines semaines. Marco Breton, commandant de la section Exploitation sexuelle et moralité au SPVM, espère que la campagne permettra aussi de prévenir l’usage des drogues illicites chez les jeunes de la métropole. « Il faut les sensibiliser », estime-t-il.