C’est le grand retour de l’heure d’été. Dès le milieu de la nuit de samedi à dimanche, l’heure avancera, volant un peu de sommeil au passage. Dès lors, il fera noir plus tard le matin, mais soleil plus longtemps le soir.

À 2 h du matin, dans la nuit du 11 mars au 12 mars, il sera en fait 3 h. Cette « disparition » est généralement associée à une heure de moins de sommeil. Et elle n’est pas sans conséquence pour la population.

« Comparativement à l’automne, où on peut gagner une heure de sommeil, au printemps, on en perd une », explique Nadia Gosselin, directrice scientifique du Centre d’études avancées en médecine du sommeil de l’Université de Montréal. « Dans une population qui manque de sommeil, où près du tiers des gens ne dorment pas [suffisamment], ce n’est pas une bonne nouvelle. »

Les périodes suivant le changement d’heure sont statistiquement associées à une hausse des crises cardiaques, des accidents de la route et des accidents de travail, rapporte la chercheuse.

Certaines personnes sont aussi plus vulnérables au changement d’heure, ajoute-t-elle. C’est le cas des enfants, des adolescents, des personnes qui se lèvent très tôt et des personnes insomniaques.

Pour celles qui savent avoir des difficultés à s’adapter à ce nouvel horaire, la chercheuse suggère de se coucher environ 15 minutes plus tôt dans les jours précédents le changement d’heure.

Ce n’était pas censé être fini ?

Le Sénat américain a récemment réintroduit son Sunshine Protection Act, un projet de loi visant à rendre permanente l’heure d’été et à faire cesser l’alternance d’heure d’hiver et d’heure d’été présente sur le continent depuis plus de cent ans.

Ce projet de loi, d’abord présenté en mars 2022, n’avait pas été étudié par la Chambre des représentants l’année dernière, a indiqué l’agence Bloomberg. Pour aboutir, il devra donc passer le test de la chambre basse du Congrès avant d’être signé par le président Joe Biden.

En mars dernier, les premiers ministres du Québec, de l’Ontario et de la Colombie-Britannique s’étaient dits ouverts à l’idée d’abandonner le changement d’heure, si les États-Unis en venaient à concrétiser leur plan.

Or, selon Mme Gosselin, l’adoption permanente de l’heure d’été ne serait pas nécessairement une bonne nouvelle dans le nord du continent. « Dans le pire de l’hiver, le soleil se lèverait à 8 h 30, détaille-t-elle. La lumière bleue (présente dans le soleil) est très importante le matin pour synchroniser notre horloge biologique. »

Pour une partie de la population, maintenir l’heure d’été à l’année impliquerait de se rendre au bureau ou à l’école sans avoir vu la lumière du jour. « Ça a des effets néfastes sur la santé mentale, relève la chercheuse. Et sur la santé en général. »

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