(Montréal) Un regroupement de 139 organisations œuvrant dans le secteur communautaire, auprès d’une clientèle avec divers handicaps, du milieu de la pauvreté ou de l’environnement, de même que des transporteurs et des représentants d’employeurs, pressent le gouvernement d’embrayer sur la question du transport adapté.

Le Regroupement des aveugles et amblyopes du Québec (RAAQ) et le Regroupement des organismes de personnes handicapées de la région de la Capitale-Nationale (ROP-03) ont rendu public vendredi un avis déposé dans le cadre des consultations prébudgétaires.

Cet avis détaille les impacts du manque de transport adapté sur ces clientèles vulnérables, qui dépendent souvent de ce service pour vaquer à leurs occupations et pour se sortir de l’isolement.

« Faute de statistiques, la crise n’est pas abordée à la juste valeur de sa gravité. Le nombre et la diversité des signataires de notre avis démontrent bien l’ampleur de ce que chacun constate sur le terrain. Et malheureusement, les choses ne vont pas aller en s’améliorant », explique René Binet, président du RAAQ.

« C’est une problématique criante, particulièrement dans certaines régions, poursuit-il. Parfois, il n’y a tout simplement pas de transport, parfois il y a des coupures de service, notamment la fin de semaine. Beaucoup de personnes sont tributaires du transport adapté, alors faute de service, ils ne peuvent pas sortir la fin de semaine. »

Selon l’avis, la crise du transport adapté émane entre autres d’une pénurie de main-d’œuvre dans le secteur, notamment dans le taxi, du financement insuffisant de l’industrie et de la désuétude de certains programmes gouvernementaux.

De plus, le ministère des Transports a cessé de compiler des statistiques sur le transport annuel depuis dix ans, ce qui empêche le développement d’une vision commune basée sur les besoins croissants de la clientèle, souligne le document dont La Presse Canadienne a eu copie.

« Dégager des solutions structurantes »

L’unique recommandation qui émane de l’avis concerne la création d’un groupe de travail intersectoriel, qui serait formé d’organisations et des ministères concernés par cet enjeu.

« L’enjeu, il est simple à comprendre. Les personnes admises au transport adapté ont le besoin et le droit de se déplacer. Leur situation ne s’améliorera pas en rencontrant chacun des acteurs impliqués individuellement. Le gouvernement doit rassembler les parties prenantes afin de dégager des solutions structurantes. C’est de cette manière que le Québec sortira de cette crise », affirme Jean-Michel Bernier, président du ROP 03.