De nombreux Québécois ont dû célébrer Noël dans le noir ou à la lueurdes chandelles. Près de 75 000 foyers n’avaient toujours pas d’électricité dimanche soir.

À minuit, la société d’État signalait toujours 2101 pannes à l’échelle du Québec, ce qui voulait dire un Noël dans le noir pour près de 75 000 clients. « On a un grand, grand nombre de pannes où il y a 5 clients, 10 clients [touchés et] c’est ce qui fait que c’est plus long », a expliqué Sophie Brochu, vêtue d’une combinaison de travail orange.

La région la plus durement affectée demeure la Capitale-Nationale avec plus de 25 000 abonnés d’Hydro-Québec toujours privés d’électricité.

Les autres régions les plus touchées sont le Saguenay–Lac-Saint-Jean (près de 15 000 clients), la Côte-Nord (plus de 10 000 clients) puis les Laurentides et la Mauricie (autour de 6000 clients dans les deux cas).

Depuis le début de la tempête hivernale, pas moins de 550 000 clients québécois d’Hydro-Québec ont été privés d’électricité à un moment ou un autre, a révélé Sophie Brochu.

Cette dernière avait prévenu samedi qu’il faudrait s’armer « de beaucoup de patience et de résilience », ajoutant que l’entreprise faisait tout en son pouvoir pour travailler « le plus rapidement possible ».

Avoir un plan B

La société d’État a aussi indiqué que 1200 employés sont sur le terrain dimanche pour rétablir le service au plus de gens possible. D’autres vents violents, survenus à certains endroits dans la nuit de samedi à dimanche, viennent aussi compliquer le travail des équipes d’Hydro-Québec.

Le fournisseur ne peut pas estimer l’heure de rétablissement du service pour tous les clients, en raison de la complexité de la logistique derrière cette opération d’envergure.

Des équipes sont d’ailleurs déplacées d’une région à l’autre pour assurer que les régions les plus touchées ont le nombre d’équipes nécessaires sur le terrain pour l’ampleur des travaux à réaliser.

Sophie Brochu a insisté dimanche sur l’importance pour les clients privés d’électricité depuis plus de 24 heures « d’avoir un plan B ». « Si vous avez résisté jusqu’à maintenant, puis êtes resté chez vous, mais que vous pensez que vous allez avoir un problème, il ne faut pas hésiter à faire appel aux services municipaux », a-t-elle affirmé, en invitant aussi les Québécois à prendre des nouvelles de leurs proches vivant seuls.

L’utilisation d’appareils à combustion normalement utilisés à l’extérieur comme les barbecues, les poêles ou les génératrices à l’intérieur est aussi à éviter compte tenu des risques d’asphyxie et d’intoxication au monoxyde de carbone, a-t-elle insisté.

Perturbations pour le transport

Les Québécois qui prévoient se déplacer doivent aussi prendre note que de nombreuses perturbations sont toujours en cours dans les différents modes de transport.

  • De nombreux vols ont été perturbés à l’aéroport Montréal-Trudeau.

    PHOTO JOSIE DESMARAIS, LA PRESSE

    De nombreux vols ont été perturbés à l’aéroport Montréal-Trudeau.

  • Un homme vérifie si son vol a été retardé ou annulé.

    PHOTO JOSIE DESMARAIS, LA PRESSE

    Un homme vérifie si son vol a été retardé ou annulé.

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Environnement Canada a publié dimanche après-midi des alertes de tempête pour certaines régions du Québec.

Un avertissement d’onde de tempête émis conjointement par Pêches et Océans Canada (Sciences) et le Service météorologique du Canada de la région du Québec est actuellement en vigueur pour le secteur de Sept-Îles–Port-Cartier, qui présente un risque de déferlement de vagues et de débordement côtier.

Environnement Canada a aussi publié un avis de poudrerie pour la majorité des secteurs qui se situent entre Montréal et Québec, ce qui veut dire qu’on « peut s’attendre à des conditions routières dangereuses en raison de la visibilité réduite à certains endroits ».

À l’aéroport Montréal-Trudeau, des vols ont été retardés, mais de nombreux avions ont aussi réussi à quitter le tarmac.

Des trains de VIA Rail Canada sont aussi perturbés par les conditions météorologiques, et la société ferroviaire a annoncé sur son site que des « retards importants » étaient à prévoir dans le corridor Québec-Windsor. Une vingtaine de trains ont d’ailleurs été annulés samedi.

  • La gare Centrale était plus vide qu’à l’habitude, dimanche.

    PHOTO JOSIE DESMARAIS, LA PRESSE

    La gare Centrale était plus vide qu’à l’habitude, dimanche.

  • Le tableau des arrivées et des départs à la gare de Montréal indiquait des annulations, dimanche matin.

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    Le tableau des arrivées et des départs à la gare de Montréal indiquait des annulations, dimanche matin.

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En raison du déraillement d’un train du Canadien National, VIA Rail a indiqué sur son site web qu’il est forcé « d’annuler tous les trains entre Toronto et Ottawa et Toronto et Montréal pour le 25 décembre. »

Du côté des autocars Orléans Express, aucune annulation n’était annoncée dimanche sur le site de l’entreprise.

La Société des traversiers du Québec (STQ) a signalé dans un communiqué diffusé samedi après-midi que ses installations de la traverse Matane–Baie-Comeau–Godbout avaient été endommagées par la tempête.

Le service à Godbout a ainsi été suspendu, et toutes les traversées prévues vers la municipalité ou en provenance de celle-ci seront redirigées vers Baie-Comeau.

À Matane, la société n’a constaté aucun dommage aux infrastructures, mais a déclaré que les conditions de navigation restaient « difficiles ».

Les traversées pour Matane–Baie-Comeau–Godbout prévues pour le lundi 26 décembre sont maintenues et le service reprend selon l’horaire affiché, a indiqué en soirée la STQ.

Elle a assuré qu’elle informera la clientèle de tout changement par le biais de son système d’alerte.

Avec La Presse Canadienne