(Ottawa) Il est « extrêmement préoccupant » que des pièces fabriquées au Canada puissent se trouver dans des drones iraniens utilisés par la Russie dans son assaut militaire contre l’Ukraine, a soutenu Justin Trudeau, précisant que le gouvernement se penche sur cette affaire.

« Nous sommes évidemment extrêmement préoccupés […] Le Canada fabrique de la technologie de pointe extraordinaire […], mais nous ne voulons pas que cela soit utilisé dans la guerre illégale que la Russie mène en Ukraine et à la contribution iranienne [à la guerre] », a déclaré le premier ministre, lundi.

Un projet d’enquête piloté par un groupe de réflexion de Kyiv a identifié des pièces fabriquées au Canada dans les drones kamikazes de l’Iran qui font partie de l’arsenal russe, a rapporté le Globe and Mail dans son édition de lundi.

« Nous allons faire un suivi auprès de la compagnie pour tenter de déterminer comment des composantes qui n’auraient pas dû se retrouver entre les mains d’acteurs comme le régime iranien ont fini par se retrouver là », a indiqué Justin Trudeau en marge d’une annonce en Ontario.

La ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a plus tard assuré qu’Ottawa n’avait « délivré aucun permis d’exportation ni pour la Russie, ni pour l’Iran ».

Le projet d’enquête baptisé Trap Aggressor, dirigée par Inna Popovych, journaliste d’enquête ukrainienne, a permis de trouver des composantes d’antenne fabriquées par l’entreprise Tallysman Wireless, basée à Ottawa, dans les drones iraniens Shahed 136, lit-on dans l’article du Globe and Mail.

Son président, Gyles Panther, a signalé au quotidien torontois que sa compagnie en avait été informée « à son grand regret », assuré qu’elle n’en était pas complice, et qu’elle était « engagée à 100 % à soutenir l’Ukraine face à l’agression russe ».

Le Kremlin a eu recours à ces drones pour semer la terreur dans les rues de plusieurs villes ukrainiennes en octobre dernier. Du côté de Téhéran, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Nasser Kanani, a nié avoir fourni ces armes à Moscou.