Un Américain arrêté à bord d’un autocar assurant la liaison Montréal-New York avec trois pythons cachés dans son pantalon de jogging vient d’être accusé d’importation illégale d’une espèce contrôlée aux États-Unis. S’il est reconnu coupable, il fait face à une lourde peine de prison.

Calvin Bautista, un résidant de la ville de New York âgé de 36 ans, a comparu mardi devant un juge à Albany. Il y a quatre ans, le 15 juillet 2018, il avait été intercepté à l’entrée des États-Unis, à la hauteur de Lacolle, alors qu’il se trouvait à bord d’un autocar assurant la liaison entre Montréal et sa ville de résidence, selon l’acte d’accusation déposé en cour.

Lors d’une inspection du véhicule, des agents des services frontaliers américains ont remarqué quelque chose d’étrange. « Les agents de la US Customs and Border Protection ont mené l’inspection d’un autocar Greyhound arrivant du Canada et ont remarqué des renflements visibles dans le pantalon du sujet », a expliqué à La Presse Mike Niezgoda, porte-parole de l’agence fédérale américaine. Il s’agissait de trois pythons birmans dissimulés dans des sacs de tissu à l’intérieur des vêtements du passager.

« Aucun agent n’a été mordu ou blessé pendant l’enquête », a confirmé M. Niezgoda.

Les trois reptiles ont été extraits du pantalon de l’homme et confiés à des agents de la faune. Ils provenaient d’une animalerie de Montréal. Quiconque souhaite apporter de tels animaux aux États-Unis doit obtenir des autorisations liées à la préservation des espèces potentiellement menacées, à la protection des humains contre les animaux pouvant causer des blessures et à la protection des écosystèmes contre les espèces invasives. Les pythons birmans sont d’ailleurs illégaux dans l’État de New York. M. Bautista n’avait aucune autorisation, selon les autorités. Il fait maintenant face à une série d’accusations.

« Les accusations portées contre Bautista entraînent une peine maximale de 20 ans de prison, une amende de 250 000 $ et une probation pouvant aller jusqu’à trois ans », a déclaré le département de la Justice dans un communiqué.

Espèce invasive et écosystèmes perturbés

Les autorités américaines sont particulièrement vigilantes en raison de la prolifération de pythons en liberté dans les marais des Everglades. Ces serpents n’existent pas à l’état naturel aux États-Unis, mais ils ont commencé à se répandre lorsque des spécimens vendus comme animaux domestiques se sont échappés ou ont été libérés volontairement par des humains.

Depuis, ils ont considérablement réduit la population de lapins, opossums et ratons laveurs qui leur servent de proies.

L’été dernier, lors du lancement d’un concours encourageant les citoyens à attraper un maximum de pythons pour les retirer de l’environnement, le gouverneur de la Floride Ron DeSantis a souligné la menace que ces serpents font peser sur la région.

PHOTO FOURNIE PAR LE FLORIDA FISH AND WILDLIFE CONSERVATION COMMISSION

Le gouverneur Ron DeSantis lors du lancement d’un concours d’élimination de pythons birmans en Floride au cours de l’été.

« Les Everglades sont l’une des ressources naturelles les plus prisées du monde, et nous avons investi des sommes record pour les projets de restauration des Everglades, y compris un financement record pour l’enlèvement des pythons birmans invasifs qui font des ravages dans l’écosystème », a-t-il déclaré.