Le gouvernement Legault mandate l’Office québécois de la langue française (OQLF) de s’assurer « du respect » de la loi 101 aux Francos de Montréal, où des employés dénoncent qu’ils sont forcés de parler anglais dans leur travail.

« Nous avons mandaté l’OQLF pour faire des vérifications et s’assurer du respect de la Charte de la langue française. Les correctifs appropriés seront exigés si nécessaire », a indiqué vendredi Élizabeth Gosselin, attachée de presse du ministre de la Justice et de la Langue française, Simon Jolin-Barrette.

Elle réagissait à des révélations de Radio-Canada voulant que des employés des Francos de Montréal s’inquiètent de la grande place qu’occupe l’anglais dans leur travail. Plusieurs réunions se tiendraient en anglais, et des consignes écrites ou orales seraient données en anglais. L’organisateur des Francos, le groupe Spectra, a plaidé que la diversité et l’inclusion « font partie du succès de [ses] évènements », martelant que ses réunions professionnelles et communications se déroulent d’abord en français.

Mme Gosselin précise que « si les situations décrites s’avèrent fondées, c’est absolument inacceptable et irrespectueux de la part de l’entreprise ». « La langue du travail au Québec, c’est le français. Les Québécois ont le droit de gagner leur vie dans leur langue, en français », a-t-elle martelé.

Appelée à réagir vendredi, la mairesse de Montréal, Valérie Plante, a dénoncé la situation. « Ce n’est pas acceptable. On parle des Francos, mais honnêtement, que ce soit les Francos ou tout autre festival, on doit pouvoir travailler et s’exprimer en français », a-t-elle jugé. « Les organisateurs et les propriétaires des FrancoFolies doivent s’expliquer. On doit donner l’exemple. On veut que les Montréalais puissent travailler en français à Montréal », a encore insisté la mairesse.

« Ironique et navrant »

L’affaire a par ailleurs fait réagir un peu partout sur la scène politique, vendredi. Sur Twitter, le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon a parlé d’un dossier « plutôt ironique et navrant ». « Il y a une tendance lourde qu’il faut changer pour préserver notre langue. Et c’est urgent », a-t-il martelé.

Chez Québec solidaire, la réaction est venue de la députée de Mercier, Ruba Ghazal. « Il faut respecter le droit des employés de l’Équipe Spectra de travailler en français. Cela ne va pas à l’encontre de la diversité et de l’inclusion, contrairement à ce qu’affirme l’employeur », a-t-elle soulevé, en ajoutant que le droit de travailler en français « est non négociable » au Québec.

À Ottawa, le chef bloquiste Yves-François Blanchet a dit s’attendre à ce que ces révélations provoquent « un éveil et des gestes ». « La langue de travail au Québec – aux FrancoFolies – est le français », a dit celui qui a déjà collaboré avec le groupe Spectra par le passé, comme agent d’artiste.

« J’ai trouvé ça très troublant. La langue officielle au travail, c’est le français. On s’attend à ce que toutes les entreprises du Québec s’y conforment, et Spectra ne doit pas faire exception », a de son côté avancé la députée libérale Christine St-Pierre.