La tempête du 21 mai dernier, qui aura privé d’électricité à plus de 550 000 clients québécois, aura coûté plus de 70 millions de dollars à Hydro-Québec.

Le 21 mai, un front orageux de plus de 300 km de long a frappé le Québec et causé 11 254 pannes à travers la province. Au total, 554 649 clients ont manqué de courant, et des infrastructures ont subi des dégâts importants.

« Il s’agit de l’un des évènements ayant nécessité le plus de travaux sur le terrain depuis la crise du verglas de 1998 », a indiqué Hydro-Québec par voie de communiqué. Les régions les plus touchées étaient l’Outaouais, les Laurentides, Lanaudière, la Mauricie et la Capitale-Nationale.

Pendant 11 jours, 2000 employés d’Hydro-Québec ont travaillé afin de réparer les 1125 poteaux électriques et 400 transformateurs endommagés, tandis que 40 km de fils électriques ont dû être installés. La société d’État estime à plus de 70 millions le coût de ces travaux.

Bien que 85 % des clients aient retrouvé le courant après 72 heures, plus de 20 000 d’entre eux ont dû attendre plus de 5 jours.

Hydro-Québec prévient la population que les travaux causés par la tempête entraîneront, au cours des prochaines semaines, des retards sur certaines interventions, dont le raccordement de nouvelles installations.

Pas d’impacts pour les contribuables

À la fin de mai, la présidente d’Hydro-Québec, Sophie Brochu, avait d’emblée annoncé que l’opération de rebranchement à l’électricité coûterait « plusieurs dizaines de millions » à Hydro-Québec, assurant toutefois que les contribuables québécois ne verront pas leurs tarifs augmenter pour autant.

« Ça ne sera pas inclus dans les tarifs, parce que je nous rappelle que nous sommes en loi 34, et selon la loi 34, les tarifs augmentent selon l’inflation avec le plafond que le gouvernement voudra ajuster », avait alors indiqué Mme Brochu, lors d’une mêlée de presse tenue à Saint-Sauveur, où plusieurs foyers étaient alors toujours dans le noir.

Ultimement, ces dépassements de coûts se feront « à la charge d’Hydro-Québec », affirme Sophie Brochu. « Ce ne sont pas les clients qui vont payer ça », avait-elle martelé.

Reconnaissant que la province risque de vivre de plus en plus d’évènements similaires à l'avenir, Mme Brochu souhaite développer la résilience dans les municipalités, notamment grâce à l’installation de batteries ou de panneaux solaires qu’Hydro-Québec pourrait « installer » pour les citoyens, afin de réduire les coûts.

L’organisation fera aussi davantage de « contrôle de la végétation » dans les prochaines années, afin d’élaguer par exemple des branches qui pourraient tomber sur des fils en cas de tempête. Enfouir le réseau d’Hydro-Québec coûterait toutefois trop cher, jusqu’à environ 100 milliards, selon Mme Brochu.