La lutte de la Nation Wet'suwet'en contre le projet de gazoduc de l’entreprise Coastal GasLink s’est transporté à Montréal, jeudi, où plusieurs dizaines de manifestations se sont rassemblées devant le siège social de la Banque Royale du Canada (RBC).

Ces derniers en ont contre la participation de la RBC au projet de gazoduc qui doit traverser le territoire ancestral des Wet'suwet'en, dans le nord de la Colombie-Britannique.

En impromptu de presse, le chef héréditaire Na’moks de la Nation wet'suwet'en a réclamé une fois de plus le respect des droits de son peuple sur son territoire.

Photo Catherine Lefebvre, collaboration spéciale

Le manifestation s'est déroulée devant le siège social de la Banque Royale du Canada.

Aussi présente au rassemblement, la militante innue et figure médiatique bien connue au Québec, Melissa Mollen Dupuis, a dit avoir espoir que cette mobilisation relance l’intérêt de la population envers cet enjeu qui se déroule présentement en Colombie-Britannique.

« Il ne faut pas oublier qu’en 2020, avec que la COVID mette un stop à tout, la mobilisation des Wet'suwet'en était partout dans les médias (NDLR : Les blocages ferroviaires à l’époque s’étaient organisés en appui à la Première Nation), mais ça ne veut pas dire que la problématique a cessé avec la COVID, au contraire, elle est toujours là », a-t-elle expliqué.

La manifestation à Montréal se veut, selon elle, un rappel aux institutions comme la RBC que les projets qu’elles choisissent de financer ont un réel impact sur le respect des droits de la personne. La militante se désole d’ailleurs de voir le gouvernement canadien « vouloir faire la réconciliation » d’un côté tout en ignorant cet enjeu.

La manifestation se déroulait dans le calme en fin d’après-midi, sous la surveillance d’agents du Service de police de la Ville de Montréal.

Elle survient à un moment charnière dans le combat que mène la Nation contre Coastal GasLink, alors que les Nations unies (ONU) ont récemment condamné pour une troisième la poursuite des travaux sans l’accord de la Première Nation et l’escalade de la répression policière.

Dans une lettre datée du 29 avril dernier, le Comité pour l’élimination de la discrimination raciale (CEDR) du Haut-Commissariat des Nations critique également l’attitude du gouvernement canadien dans la gestion du conflit.

Le Comité demande plus précisément « le retrait des agents de la Gendarmerie royale du Canada […] du territoire traditionnel » des Wet'suwet'en et exige aussi une enquête sur les méthodes de la GRC, notamment sur l’usage excessif de la force.