Quelques dizaines de personnes se sont rassemblées samedi à Montréal pour demander de meilleures conditions de travail pour les travailleurs immigrants, de même que la régularisation de leur statut et un meilleur accès aux services publics.

Le Centre des travailleurs et travailleuses immigrants (CTI) réclame notamment une hausse du salaire minimum à 18 $ l’heure. Il n’atteindra que 14,25 $ l’heure au Québec lundi, ce qui n’est « pas suffisant du tout », selon Cheolki Yoon, bénévole du CTI qui est également chercheur postdoctoral à l’Université McGill.

Des militants et des travailleurs se sont donné rendez-vous en après-midi devant la station de métro Parc, dans Parc-Extension, affichant des slogans tels que « Régularisation pour toutes et tous » ou « Le harcèlement sexuel, plus jamais ».

« Il est inadmissible que ce soit toi la victime parce que tu as vécu du harcèlement sexuel, que ce soit toi la victime parce que tu as travaillé et qu’on ne veut pas te payer », a déclaré Bénédicte Carole Ze, préposée aux bénéficiaires rencontrée sur place qui s’implique dans le comité des femmes du CTI.

Nombre de travailleurs immigrants sont rendus vulnérables par leur statut, ce qui les oblige à « accepter des conditions inacceptables et les expose aux abus des employeurs », peut-on lire dans un communiqué du Centre. Leur accès aux services publics est limité, et il leur est souvent difficile de faire valoir leurs droits, dénonce encore le CTI.

« C’est anormal alors que c’est toi qui contribues énormément à l’économie du Canada », s’est indignée Mme Ze, citant les industries agricole, manufacturière, de la construction et de la santé, qui font appel à de nombreux travailleurs immigrants.

Des éléments jugés discriminatoires dans le système

Outre une hausse du salaire minimum et des conditions de travail « raisonnables » exemptes de harcèlement, le CTI réclame la régularisation du statut migratoire de chacun et l’accès aux services publics, y compris les soins de santé et l’assurance-emploi, pour tous.

« Le plus important, c’est l’accès à la résidence permanente », qui est « pratiquement bloqué » au Québec en ce moment, selon M. Yoon.

Le CTI demande aussi l’abolition des « éléments discriminatoires » dans le système d’immigration, comme « le type de permis de travail associé à un seul employeur, l’exclusion des emplois peu spécialisés […] dans le PEQ [Programme de l’expérience québécoise] et le niveau de français irréaliste exigé pour obtenir le CSQ [Certificat de sélection du Québec] ».

Appelés à réagir à ces revendications, ni le ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration (MIFI), ni le ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale (MTESS) n’avaient répondu aux questions de La Presse au moment de publier cet article.