(Winnipeg) Un groupe métis du Manitoba s’envolait pour Rome lundi, quelques jours avant une rencontre prévue avec le pape François au Vatican, jeudi.

La délégation de la Fédération des Métis du Manitoba sera la première à rencontrer le chef de l’Église catholique romaine depuis qu’il a présenté ses excuses aux peuples autochtones pour la conduite des membres de l’Église impliqués dans les pensionnats.

Le pape s’est excusé au Vatican au début du mois après une semaine de rencontres avec des délégués métis, inuits et des Premières Nations.

La Fédération des Métis du Manitoba a organisé une réunion distincte avec le pape.

Les délégués comprennent des survivants des pensionnats, des aînés et des jeunes.

David Chartrand, président de la fédération, affirme que de nombreux Métis sont profondément liés à l’Église.

« Maintenant que Sa Sainteté a présenté des excuses à tous les peuples autochtones, nous pouvons concentrer notre rencontre sur la relation entre les Métis de la rivière Rouge et l’Église catholique ― passée, présente et future », a déclaré M. Chartrand dans un communiqué de presse, lundi.

Certains évêques accompagneront les délégués métis du Manitoba au Vatican.

« C’est le désir de tous les évêques du Canada d’aller de l’avant avec la réconciliation et d’établir des relations solides avec les peuples autochtones du Canada », a déclaré Richard Gagnon, archevêque de Winnipeg, dans un communiqué de presse.

On estime que 150 000 enfants autochtones ont été contraints de fréquenter des pensionnats, dont plus de 60 % étaient gérés par l’Église catholique.

Le 1er avril, le pontife s’est tenu devant une salle de près de 200 délégués autochtones et a demandé le pardon de Dieu pour les actions de l’Église catholique.

« Je veux vous dire de tout mon cœur : je suis vraiment désolé, a déclaré le pape François en italien. Et je me joins à mes frères, les évêques canadiens, pour vous demander pardon. »

Le pape a également dit qu’il viendrait au Canada, peut-être cet été.

M. Chartrand a déclaré qu’il demandera au pape de venir au Manitoba pour « comprendre pourquoi nous devons renouveler notre relation, en particulier dans nos petites communautés éloignées, dont l’église est un élément central pour plusieurs ».

Un prêtre catholique a joué un rôle important dans la fondation par le chef métis Louis Riel de ce qui allait devenir le Manitoba. Le révérend Noël-Joseph Ritchot dirige la délégation que M. Riel envoie à Ottawa pour négocier l’entrée du gouvernement provisoire dans la Confédération.

M. Riel lui-même était catholique, mais a également écrit sur ses problèmes avec l’Église.

La Fédération des Métis du Manitoba a organisé la rencontre séparée avec le pape à la suite du retrait du groupe du Ralliement national des Métis, en 2021, après des années de conflit interne.

Le Ralliement national des Métis faisait partie de la plus grande délégation plus tôt ce mois-ci.